La " Coalition pour ramener à la raison démocratique la politique africaine de la France " achève la série de ses 5 Dossiers noirs par une démarche indicative et prospective : présenter les positions, en matière de politique africaine, des principaux candidats à l’Élysée (2), pour éclairer à cet égard le vote des électeurs et baliser le champ que le futur élu assignera probablement au système franco-africain. Sous la Ve République, le rôle du Président est déterminant en ce qui apparaît encore comme son " domaine réservé ". Même si l’on souhaite restreindre ce domaine, il faudra l’aval du chef de l’État pour y parvenir.
La politique franco-africaine et la coopération comptant parmi les terrains d’élection du double langage, il a été nécessaire, chaque fois, de confronter les propos aux pratiques du candidat - mais aussi de ses alliés. Nous avons observé, de plus, leur comportement lors de l’épreuve du Rwanda : une épreuve de vérité, face au surgissement de l’inhumanité.
Ce Dossier est contrasté plutôt que noir. L’on remarquera chez tous les candidats un degré variable de qualité et de profondeur du discours, croisant à des doses diverses les sincérités, les naïvetés, les banalités, et/ou les nombreuses formes du mensonge ; on constatera de même un degré variable d’engagement - entre conviction, abandon, combines, constance ou velléités. L’enquête suggère ainsi des pronostics d’une inégale sévérité. Mais la plupart des candidats peuvent présenter de multiples facettes (c’est la marque d’une personnalité politique, a fortiori si l’on adjoint son entourage) : cela laisse le pronostic ouvert, quel que soit l’élu. Le travail civique pourra trouver des leviers et jouer des contradictions, pour inciter au meilleur ou tenter d’écarter le pire. Ce Dossier voudrait faciliter un tel travail pour la période décisive qui suivra l’élection : celle où le nouveau Président mettra en place son dispositif franco-africain, dans le réseau de pouvoirs branché sur l’Élysée.
Il est clair que ce dispositif sera, selon l’élu, plus ou moins accessible à la raison démocratique. Ce qui veut dire que ce Dossier noir n’est pas une invitation au vote blanc...
1. Ce dossier a été diffusé le 5 avril 1995.
2. Sous le choc du Rwanda, nous avons oublié le " détaillant " du génocide...
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter