Alison Desforges, consultant de Human Rights Watch Africa :
« J’ai moi-même discuté personnellement des conclusions du rapport paru en mars 1993 avec le conseiller du président Mitterrand aux affaires africaines et avec des officiels du Quai d’Orsay. Leur point de vue était que ces choses étaient, bien sûr, malheureuses ; que peut-être, effectivement, il y avait quelques abus. Mais qu’en fait, on était en Afrique et qu’il fallait s’attendre à de telles choses... »
Christophe Mfizi, ambassadeur du Rwanda en France, écrivait déjà en août 1992 que les responsabilités de l’organisation de la politique d’épuration se situaient au plus haut niveau du régime :
« Je m’étais entretenu avec l’ambassadeur de France à l’époque et il m’avait pratiquement félicité pour mon analyse. »
Jean-Christophe Mitterrand, conseiller aux affaires africaines du président du même nom :
« Connaissant l’Afrique et le Rwanda, je ne peux pas imaginer que le génocide ait été préparé ou planifié. Ça demande une organisation de la population que je ne les vois pas en état d’assumer, vu l’état de leurs techniques et des communications. Il pouvait y avoir des petites actions qui se sont crées toutes seules mais il n’y avait pas d’ordres venus d’en haut. »
Le colonel Luc Marchal, commandant des forces de la Minuar à Kigali (1993/94) :
« Les structures mises en place par le "Réseau Zéro" étaient opérationnelles à travers tout le pays dès le début 94. Kigali était divisée en plus d’unités, chacune regroupant des personnes armées et entraînées. Leur mission était de tuer les Tutsis. Un jour, j’ai discuté avec un dirigeant du Hutu Power. Il était très clair : "Il n’y a pas d’autre solution pour nous, les Tutsis doivent être éliminés ! »
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