De tous temps, la Corse n’a appliqué la loi républicaine que de manière relative : les " aménagements " constatés en ce domaine en matière fiscale, d’urbanisme, ou plus prosaïquement de circulation urbaine ou routière en portent témoignage.

Devant la commission, un officier de la gendarmerie a porté une appréciation sur la " dérive civique " observée en Corse : " on constate une incivilité croissante, désormais constitutive de l’affirmation identitaire : arrogance, mépris total du code de la route, détention et port illégaux d’armes. Ce phénomène est répandu chez certains jeunes qui s’identifient volontiers aux thèmes nationalistes. L’exaltation de leur engagement clandestin n’est pas contradictoire avec un goût prononcé pour les bienfaits de la société de consommation (véhicules, loisirs nocturnes) auxquels on accéderait sans effort ".

L’Etat républicain est ainsi doublement provoqué : les règles inhérentes à une vie civile normale sont trop souvent ridiculisées27(*). Dans le même temps les aides financières de l’Etat, loin d’être méprisées, sont fréquemment détournées de leur fin au profit d’une consommation ostentatoire. Ainsi la Corse compte-t-elle un des plus forts taux d’équipement en grosses cylindrées et autres véhicules tout terrain de luxe.


Source : Sénat. http://www.senat.fr