Nous avons publié dans notre précédente édition une note secrète du président George W. Bush, en date du 5 octobre 2001, adressée à quatre ministres et aux directeurs de la CIA et du FBI, leur donnant instruction de tenir les membres du Congrès à l’écart de leurs activités. La fuite de ce document a suscité de violentes polémiques au Capitole, où l’on souligne son caractère anticonstitutionnel. Depuis, Ari Fleischer, porte-parole de la Maison-Blanche, a indiqué que le président renonçait à l’appliquer, mais, selon nos informations, aucune note d’infirmation n’aurait été distribuée aux destinataires.
Nous publions aujourd’hui un mémo interne du Pentagone, en date du 18 octobre 2001, visant à renforcer le secret de toutes les décisions touchant à la Défense. Manifestement, l’ennemi ne se résume pas à une poignée d’islamistes terrée dans une grotte en Afghanistan.
Sécurité-Défense
Objet : Sécurité des opérations dans tous les secteurs du département de la Défense
Le 14 septembre, le président a déclaré un état d’urgence nationale en raison tant d’attaques terroristes que de la menace persistante et immédiate de nouvelles attaques contre les États-Unis. Notre département étant impliqué dans les divers efforts visant à vaincre le terrorisme international, il est évident que les vies de nos compatriotes dans les institutions militaires et civiles ; la capacité, les infrastructures et les ressources opérationnelles du département de la Défense ; et enfin la sécurité d’informations essentielles à la sûreté nationale resteront exposées au danger pour une période indéterminée.
Il est donc vital que les agents du département de la Défense (DOD), tout comme les personnes relevant d’autres organisations collaborant avec le DOD, exercent une grande prudence dans leurs discussions touchant aux activités du DOD, et cela quelles que soient leurs responsabilités. Ne tenez aucune conversation relative à vos activités professionnelles dans les espaces ouverts, dans les lieux publics, durant vos déplacements domicile-travail, ou encore par des moyens de communication électronique non sécurisés. Les informations à caractère confidentiel seront abordées exclusivement dans les lieux prévus à cet effet, et avec des personnes disposant à la fois d’une raison spécifique d’accéder à l’information et d’une habilitation de sécurité ad hoc. L’information non confidentielle peut devoir faire l’objet d’une protection identique dès lors qu’elle peut être recoupée pour conduire à des conclusions à caractère sensible. La plus grande partie de l’information utilisée dans le cadre des missions du DOD sera soustraite du domaine public en raison de son caractère sensible. Dans le doute, abstenez-vous de diffuser ou discuter les informations officielles, sauf au sein du DOD.
Les principaux organes de ce département, y compris le cabinet du Secrétaire à la Défense, les département militaires, l’état major interarmes, les commandements opérationnels, les agences de la Défense, le DOD sur des théâtres d’opération, et toutes les autres unités du DOD se référeront au Programme de sécurité des opérations (OPSEC), décrit dans la Directive 5205.2 du DOD, et veilleront à ce que leur politiques, procédures et personnels s’y conforment. Nous devons nous assurer que nos adversaires seront privés de l’information indispensable à la planification, la préparation ou la mise en œuvre de nouvelles actions terroristes, ou d’actions hostiles connexes, visant les États-Unis et ce département.
Paul Wolfowitz (secrétaire adjoint à la Défense)
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