Général SOUBIROU : Le contre-amiral Jean Dufourcq est actuellement adjoint au chef de la représentation militaire française au Comité militaire de l’Union européenne à Bruxelles. Après une carrière maritime, qui s’est déroulée principalement dans les forces sous-marines, l’amiral Dufourcq a été détaché pendant une année auprès du commandement Sud des forces navales de l’OTAN à Naples et il fut responsable pour le compte de l’UEO du contrôle opérationnel de l’opération conjointe d’embargo maritime "sharp guard" en Adriatique. Il est de mon point de vue particulièrement qualifié pour nous présenter un point de vue sur le défi de l’Europe de la défense, face aux nouvelles missions.

Amiral DUFOURCQ : Merci, mon Général, de m’avoir invité à réfléchir avec vous. Un peu de bleu marine dans un horizon de terre de France, voilà une bonne perspective.

Mais en réalité ce n’est pas comme marin que je me présente devant vous mais comme un Bruxellois, et ce n’est pas pour vous parler du grand large océanique, qui par ailleurs est passionnant, mais pour explorer avec vous le grand large européen, le vaste espace de la multinationalité européenne, choisie et assumée. Et je le ferai à travers quelques impressions sans vous livrer autre chose qu’un témoignage de ce que nous vivons actuellement à Bruxelles.

Je commencerai par vous dire à quel point nous vivons dans un temps de paradoxes. Puis je vous dirai en répondant à la question classique du maréchal Foch : "De quoi s’agit-il ?", ce qui se passe actuellement à Bruxelles et où en sommes nous avec cette force européenne de réaction rapide dont la presse s’est fait l’écho. J’évoquerai ensuite ce que sont pour moi les atouts et les handicaps européens en la matière. Je conclurai par quelques recommandations.

Premier temps de ma réflexion, premier coup de projecteur, nous vivons je crois dans un temps de grands paradoxes.

Premier paradoxe, alors que nous observons un "mieux stratégique" général en Europe depuis une dizaine d’années, nous constatons que nous sommes incapables, tous réunis, de mettre fin à l’inflammation de la zone des Balkans. Voilà mon premier paradoxe, je trouve là qu’il y a quelque chose d’inquiétant.

Mon deuxième paradoxe, c’est pour remarquer que les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont, à Helsinki, en décembre 1999, lancé une entreprise de gestion de crises extrêmement vaste et dynamique, mais que, dans le même temps, l’ensemble des 15 pays d’Europe entre dans une période de basse pression budgétaire en matière de défense. Il y a là un paradoxe qui mérite d’être relevé.

Le troisième paradoxe que je voudrais évoquer devant vous est relatif à la multinationalité assumée, il a été à l’instant même illustré par deux jeunes officiers qui ont montré à quel point l’expérience qu’ils avaient de la multinationalité opérationnelle était positive. Cette expérience est, je crois, partagée maintenant par une large partie de l’armée de terre, si j’en juge par les effectifs qui ont tourné dans les Balkans depuis une dizaine d’années, mais pas seulement l’armée de terre car beaucoup de militaires des autres armées en ont fait également l’expérience. Mais à ce point très positif, j’opposerai les grands doutes qui apparaissent actuellement dans le débat institutionnel sur l’avenir de l’Europe. Après les différents sommets européens, et celui qui se déroule actuellement même, nous voyons qu’il y a un grand doute :
 qu’est-ce que cette grande Europe dont on parle ?
 comment va-t-elle fonctionner ?
 va-t-elle finalement réussir à déboucher sur de l’action ?

Mon dernier paradoxe est peut-être plus philosophique : il est de rappeler que nous avons maintenant acquis la conviction, c’est devenu une évidence, que nous avons une communauté de destin et d’intérêts : celle que les Français et les Allemands manifestaient à Nuremberg, il y a quelques années. Communauté de destin et d’intérêts, c’est maintenant quelque chose au fond d’évident pour les Européens. Mais, dans le même temps, la plupart des Européens cherchent à conserver leur singularité, leurs solidarités extérieures. Ils ne se résignent pas facilement à prendre l’Europe comme chemin unique ou même préférentiel de leurs entreprises.

Voilà les quatre paradoxes que je voulais évoquer pour commencer, pour étoffer mon propos qui est de savoir si la multinationalité était une valeur ajoutée ou un handicap pour une "Europe de la défense qui aborde de nouvelles missions".

Que se passe-t- il à Bruxelles ?

Maintenant, je voudrais témoigner de ce qui se passe à Bruxelles et ce sera mon deuxième point. Je vais peut-être vous décevoir : il ne se passe ni l’Europe de la défense, ni de nouvelles missions mais je vais expliciter ceci !

Ce qui se passe à Bruxelles actuellement, c’est une réflexion sur l’Europe de la gestion de crises, et cette Europe de la gestion de crises n’est pas l’Europe de la défense collective ni l’armée européenne, comme on l’a dit trop souvent. Elle les préfigure sans doute, mais elle n’est ni l’une ni l’autre. Elle laisse de côté les affaires de la défense d’abord, celles de la défense principale qui reste entre les mains de l’Alliance atlantique, et c’est ainsi que nous l’avons tous voulu et il n’est pas question de revenir là-dessus. Elle ne met pas en place une armée européenne, qui est encore un complément inimaginable d’une Europe qui cherche à s’intégrer, mais qui est encore introuvable dans ses institutions. Voilà donc ce que n’est pas l’Europe de la défense ! Et voilà ce qu’elle devra devenir : une Europe de la gestion de crises.

Alors d’où vient elle ? Elle vient d’une double prise de conscience européenne que nous connaissons bien, mais que je rappelle brièvement : l’évidence d’une autonomie stratégique à développer, qui s’est imposée progressivement depuis une réflexion franco-britannique à Saint-Malo, qui s’est amplifiée et qui a été européanisée à Cologne, et qui a été amplifiée par la cruelle leçon que les Européens ont tirée de leurs difficultés d’engagement dans la campagne notamment aérienne au Kosovo.

Elle vient également de la pression générale des événements stratégiques. La fin de la guerre froide et des blocs a mis en place une nouvelle structure, celle qu’évoquait le sénateur Cluzel, qui est une structure dans laquelle la multinationalité est finalement le pendant d’une certaine forme de multipolarité générale du monde. Dans le cadre de cette multipolarité générale du monde, nous avons une réflexion en cours sur le partage du fardeau atlantique. Les relations transatlantiques évoquées aujourd’hui même au sommet de Göteborg.

Et puis enfin, cette Europe de la gestion de crises vient de ce que nous avons dit depuis le début de la matinée, elle vient de cette expérience régionale des Balkans qui nous a démontré que nous devions être capables de faire face à cette grande difficulté de l’inflammation des Balkans, et de le faire tous ensemble. Mais pas seulement des Balkans, à vrai dire, nous avons également autour de nous des mers adjacentes à pacifier, à stabiliser. Certains des Européens s’intéressent beaucoup à la Baltique, d’autres s’intéressent plus à la mer Méditerranée, mais il est évident que tout autour de l’Europe il y a encore bien des espaces à stabiliser.

Alors, plutôt qu’une Force européenne de réaction rapide, ce que nous faisons actuellement, c’est très simplement pour commencer des forces européennes de réaction rapide. Nous juxtaposons des forces nationales et nous faisons en sorte que les capacités militaires que les 15 pays de l’Union ont décidé de mettre à la disposition de l’Europe soient le mieux possible coordonnées. Je vous signale - et vous le savez certainement - que cette volonté des pays européens s’exprime sur une base volontaire. Chaque pays offre à l’Europe les forces qu’elle estime nécessaires pour remplir l’objectif global qui a été fixé à Helsinki. Cette juxtaposition de forces est actuellement l’essentiel de notre travail et elle se traduit aussi par la recherche de mise en cohérence progressive de tous ces moyens pour pouvoir les articuler, pour pouvoir les mettre en oeuvre de la façon la plus efficace possible dans le cadre limité des missions dites de Petersberg, mais je ne vous les expliquerai pas, je crois que vous les connaissez bien.

A côté de cette juxtaposition de plus en plus organisée, de plus en plus ordonnée, les Européens se sont engagés à combler à moyen terme les lacunes capacitaires, qu’ils ont détectées, pour pouvoir leur permettre d’agir seuls partout où l’Europe a des intérêts, des responsabilités ou des valeurs à défendre.

Et je crois que l’essentiel de la détermination des Européens est justifié par ce triptyque :
 nous avons des valeurs en commun, cela a été largement dit déjà ce matin.
 nous avons également des responsabilités à assumer.
 nous avons bien sûr des intérêts communs à défendre.

L’ensemble de ces trois données fonde totalement notre engagement.

Face à cela, et après vous avoir dit ce qui se passait à Bruxelles, je continue par un troisième point, un autre coup de projecteur, vous m’excuserez d’être rapide : quels sont les atouts européens ?

Les atouts européens

Je dirai que le principal et premier atout de cette entreprise des forces européennes de réaction rapide, c’est paradoxalement la modestie de notre objectif. Nous ne nous sommes pas fixé un objectif considérable.

Nous avons voulu être capables de déployer 60 000 hommes en 60 jours pendant un peu plus d’un an avec les moyens aériens, terrestres et navals suffisants et ceci finalement est un objectif relativement modeste, accessible mais aussi également compréhensible par les opinions publiques. Et je crois que c’est un premier atout européen.

Nous avons également un deuxième atout, si vous me permettez, mais il a déjà été cité, qui est l’expérience réussie, historique et variée, des opérations de gestion de crises que nous avons conduites les uns et les autres en Europe ou ailleurs :
 les uns l’ont fait à des moments difficiles de leur histoire lorsqu’ils étaient revenus, je dirais, dans des formats plus restreints ou qu’ils avaient besoin du chapeau de l’ONU pour agir,
 d’autres l’ont fait dans un cadre plus atlantique, dans un cadre plus coordonné, plus militaire.

Et vous comprendrez bien que nous avons tous une expérience, que ce soient les Portugais, les Belges, les Français, les Britanniques, mais également les Irlandais, les Finlandais, les Suédois qui ont depuis des années travaillé dans le cadre de la gestion de crise, dans un autre domaine peut-être que celui que nous avions l’habitude de traiter, mais avec également beaucoup d’efficacité et beaucoup de réflexion.

A ces atouts, j’en ajouterai encore un que vous connaissez peut-être moins. C’est la gamme des expertises, des savoir-faire, des compétences, des sensibilités, des opinions publiques que l’on peut mobiliser en Europe. Il y a dans tous nos pays d’Europe finalement une assez vaste réflexion culturelle fondée sur le sens de l’histoire et la géographie qui nous a rapprochés, sur le comment vivre ensemble malgré nos différences. L’histoire nous a heurtés de façon très profonde et je crois que nous avons tous, dans toutes les capitales d’Europe, dans tous les peuples, dans toutes les opinions publiques, fait une réflexion sur ces difficultés à vivre ensemble sur un même continent, et qu’elle débouche aujourd’hui sur une véritable lecture positive de la cohabitation pacifique sur ce continent européen.

Un autre avantage, institutionnel celui-là, il vous surprendra peut-être, mais la construction européenne, c’est quelque chose qui se développe à travers un certain nombre de structures, de piliers. On s’en moque souvent parce que c’est compliqué - et c’est vrai que c’est très compliqué - mais c’est aussi un des avantages compétitifs importants de l’Union européenne. Elle peut faire beaucoup de choses, dans beaucoup de domaines ; avant la crise, après la crise, pour essayer de la prévenir, pour la réparer lorsque c’est terminé. Elle a dans son pilier communautaire des budgets, elle a des expertises diverses, elle peut offrir une gamme extrêmement large d’actions et ceci, cette offre globale européenne, c’est, je crois, quelque chose de tout à fait important. Alors les handicaps maintenant ?

Les handicaps

Il y en a bien sûr. Si je me réfère à ce que disait à l’instant mon voisin, il n’y a pas de leader en Europe et nous n’en voulons pas. Il n’y a pas de nation dominante en Europe. Le principe c’est que nous sommes tous égaux et c’est le principe fondamental qui crée la construction européenne. L’on voit bien qu’en termes militaires, pour agir, il vaut mieux finalement un bon patron. Alors s’il n’y a pas de leader, car nous n’en voulons pas, c’est une source de difficultés.

Il y a bien sûr des pays qui sont plus engagés dans la gestion de crise que d’autres, et on peut bien sûr remarquer que ceux qui ont les forces armées les plus importantes sont toujours au premier rang de la réflexion en matière de gestion de crise, et je ne les cite pas, vous les connaissez bien.

Autre handicap : cette variété d’actions que j’indiquais se traduit aussi par une difficulté de prise de décision. La réactivité institutionnelle de l’Union n’est pas garantie. Il est difficile aujourd’hui de trouver un engagement politique qui se traduise aisément par de l’action immédiate. Engagement politique de l’Europe, qui le prend ? La commission, le Parlement, le Conseil, la Présidence en exercice ? Voilà des difficultés concrètes que nous n’avons pas dépassées et la présence extrêmement active, très dynamique de Javier Solana n’a pas résolu tous les problèmes que nous nous posons.

Autre handicap encore : la plupart de nos pays européens a une dualité d’engagement de ses moyens. Chacun a mis ses forces à la fois sous le commandement de l’OTAN et dans la perspective d’Helsinki à l’Union européenne. Or, chacun des pays d’Europe ne possède qu’un seul catalogue de forces, et bien sûr, l’OTAN de son côté s’est beaucoup transformée depuis la guerre froide ; dès le sommet de Rome de novembre 1991, elle a abordé la gestion des crises. Alors comment se partager les rôles entre UE et OTAN ? Il y a bien sûr là un effort à faire et nous y travaillons, mais c’est un sujet difficile.

Autre handicap enfin, et vous ne m’en voudrez pas de le citer, c’est l’élargissement à de nouveaux membres et ses incertitudes. L’Europe à 15, l’Europe à 27 ou à 28, de nouveaux militaires dans l’Europe, des militaires qui ne sont pas forcément à nos standards. Le général évoquait la formation militaire commune : là il y a des efforts à faire. Nous allons accueillir dans l’Europe bientôt d’autres pays, dont la culture militaire sera à accorder à la nôtre, si nous voulons être efficaces tous ensemble. Et cette incertitude-là pèse sur l’avenir de notre force de réaction rapide.

Une autre tension que je citerai juste pour mémoire puisque vous la devinez : nous n’avons pas tous les mêmes industries d’armement, nous n’avons pas tous les mêmes intérêts économiques en Europe, et bien sûr les problèmes de choix d’équipement, les problèmes d’interopérabilité sont récurrents. Nous les résolvons petit à petit parce que la multinationalisation de nos industries de défense est en cours, mais nous voyons bien que c’est là une difficulté.

Dernier coup de projecteur, cette Europe fabrique sa force de réaction rapide, mais pour faire quoi ? Et quand ?

Et là je vous donnerai peut-être une réponse personnelle : "pour faire des choses simples, le plus vite possible". Le plus vite possible d’abord, parce que nous avons depuis une dizaine d’années cherché, tâtonné en matière d’action collective en Europe. L’aventure de l’UEO, qui aurait pu parfaitement fonctionner s’est heurtée à d’assez grandes difficultés. La principale d’entre elles a sans doute été peut-être la moindre volonté de nos pays d’aller de l’avant. Peut-être également une sophistication trop grande de la préparation. Alors si j’avais peut-être un message à donner dans cette assemblée aujourd’hui, je dirais que, bien sûr, il nous manquera toujours un bouton de guêtre pour aller dans les opérations de la force européenne de réaction rapide, on sera toujours en retard d’un exercice, on aura un workshop qu’on n’aura pas fait, un atelier qu’on aura mal conduit. Mais ne mettons pas d’obstacle à la mise en oeuvre rapide de nos moyens. Ce que chacun des pays d’Europe est capable de faire en gestion de crise aujourd’hui, il faut que les pays d’Europe soient capables de le faire ensemble. Et chacun des pays d’Europe sait faire des choses. Le chef d’état-major belge le disait il y a peu de temps : "Mais moi je sais faire des choses tout seul et je l’ai montré et je l’ai déjà fait". Alors ne nous limitons pas trop à cette inaction collective et ne perdons pas plus de temps que nécessaire à faire trop de réflexion doctrinale sur ces sujets, si vous le voulez bien !

Engageons nous ! Et engageons nous encore ; certes mais comment ?

Je vois moi des éléments très simples :

Il y a des catastrophes naturelles auxquelles les Européens ont envie de répondre par altruisme. Qu’ils y aillent collectivement avec leurs moyens rassemblés. Il y a des ressortissants européens qui sont regroupés dans des zones d’activités économiques dans le monde. Eh bien, faisons en sorte d’être capables de les sécuriser et de les exfiltrer si nécessaire et préparons cela tout de suite.

Il y a des reconstructions à faire post crise, avec des sécurisations d’institutions fragiles. Faisons cela tout de suite.

Et puis nous avons actuellement des grands débats. Le général Gaviard parlait de ce qui se passe en Macédoine. Il s’y passe des choses cruelles aujourd’hui. Il y a en Europe une capitale qui est assiégée par des tirs de mortier, il y a là une réalité forte. Est-ce que les forces européennes, est-ce que les Européens veulent s’en occuper directement ? Je crois que la question n’est pas posée à nous, les militaires.

Mais faisons en sorte que nous, les militaires, nous ne mettions pas d’obstacles trop grands à l’emploi de nos moyens. Il y a également, vous le savez, au Proche-Orient un espoir qu’un cessez le feu débouche à moyen terme sur une réalité d’équilibre entre les deux communautés qui s’affrontent. Peut-être avons-nous un rôle militaire à jouer dans ce domaine.

Mon point de conclusion sera le suivant : s’il fallait résumer la multinationalité en deux mots : qu’est-ce que cela coûte ? qu’est-ce que cela rapporte ?

je serais là extrêmement trivial, si vous me le permettez.

Qu’est-ce que cela coûte ? Je dirai, à partir de mon expérience, cela coûte du temps. Cela coûte du temps, cela coûte de la quantité, ce qui a déjà été dit par le général Quiel : il faut plus d’hommes. Il faut également accepter de perdre de l’unité de commandement : l’unité de commandement, qui est un principe fondamental de notre action militaire ; elle ne peut pas être complètement préservée dans une opération multinationale. Il y a toujours cette dimension nationale qui reste en sous-main parce que, quoiqu’il arrive, quand on s’engage militairement, il faut pouvoir assumer un risque et en tirer un bénéfice national et nos autorités politiques respectives sont tout à fait légitimes dans cette recherche. Cela coûte du temps, de la quantité, de l’unité, et c’est comme ça !

Qu’est-ce que cela rapporte ? Cela rapporte beaucoup. Cela rapporte de la légitimité politique, légitimité politique indispensable mais aussi légitimité éthique, morale, médiatique, tout ceci nous en avons besoin pour agir. Cela rapporte de la diversité militaire. Diversité militaire qui est à la base des combinaisons variées, et on sait que l’action militaire, c’est l’art des combinaisons. Eh bien, la multinationalité, cela apporte cette diversité militaire dont nous avons besoin dans la gestion de crise. Et enfin, et c’est évident, mais ce n’est pas d’abord cela, cela rapporte de l’économie des efforts, autre principe de la guerre bien connu. Economie des efforts parce que lorsqu’on peut faire tous ensemble un certain de nombre de choses, on peut se partager la tâche et chacun doit supporter une tâche moindre, et je crois qu’en cette période comptable, c’est un point important.

Voilà, par cette façon triviale de conclure, peut-être aussi d’ouvrir le débat, mon Général, comment je voulais terminer mon intervention. (applaudissements)


Source : Forum de doctrine militaire 2001 : Vers une vision européenne d’emploi des forces terrestres, CDES, Ministère de la Défense http://www.cdes.terre.defense.gouv.fr