Paul Wellstone, sénateur démocrate du Minnesota, des membres de sa famille et plusieurs de ses collaborateurs, sont morts vendredi 25 octobre 2002. Figure emblématique de l’aile gauche du parti démocrate et de la communauté juive, Paul Wellstone s’était vigoureusement opposé au projet de guerre préventive contre l’Irak. Son décès décapite l’opposition parlementaire au conflit des civilisations.
Selon le département des Transports, le crash de l’avion du sénateur serait accidentel.
Le 30 août, lors d’un débat public, Paul Wellstone répondait à une question sur la décision d’une attaque préventive contre l’Irak :
Avec la Commission des Affaires étrangères du Sénat nous avons
organisé des auditions publiques et nous avons entendu des personnes de
qualité, des experts sur la question. Mais l’Administration n’a pas
pris la peine de venir nous présenter ses arguments. Elle dit maintenant
qu’elle va venir devant le Congrès - et il ne fait aucun doute que cela est
indispensable. Ce ne sont pas les interrogations qui manquent de notre coté.
Scowcroft, qui était un conseiller du père du président Bush, a fort
justement écrit dans un article du Wall Street Journal qu’une telle
initiative contre l’Irak pourrait très bien saper notre effort de guerre contre le
terrorisme. Elle pourrait briser notre alliance, car nous n’avons pas l’appui
de la communauté internationale dont nous avons besoin. D’autres
commentateurs ont fait remarquer que nous n’avons toujours pas de solution
politique dans le conflit israélo-palestinien et qu’un tel engagement
militaire pourrait embraser le Proche-Orient.
Il y a des questions à poser concernant le coût d’une telle opération - le
coût en dollars mais aussi le coût en vies humaines. Il y a des questions à
poser relatives à l’affirmation que, d’une manière ou d’une autre, Saddam
Hussein est lié aux événements du 11 septembre, qu’il dispose d’armes
de destruction massive et qu’il est prêt à les employer. Il y a des questions à poser sur la faisabilité d’une attaque préventive et il faut se demander si nous sommes
en mesure de la mener à bien tous seuls. Il y a tant de questions auxquelles
nous n’avons pas de réponses. Tout d’abord, l’Administration doit venir
s’expliquer devant nos Commissions. Ensuite il doit y avoir un débat. Et pas seulement avec les membres du Congrès. Il faut, avant toute action
militaire, qu’il y ait une résolution du Congrès l’autorisant - ce
point doit être soulevé car pour l’instant il n’y a pas encore d’accord. De
plus, je pense qu’il doit y avoir une discussion là-dessus avec les
citoyens de ce pays.
C’est au Président de fournir certaines informations afin que les
gens soient conscients des options différentes qui s’offrent à nous et
des conséquences possibles de chacune d’entre-elles. C’est comme cela que
ça se passe dans une démocratie représentative.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter