Partant du principe que la répétition systématique d’une idée finit par la rendre vraie, la Maison-Blanche publie « Apparatus of Lies : Saddam’s disinformation and propaganda, 1990-2003 » (« La machine à mensonges : La désinformation et la propagande de Saddam, 1990-2003 »).
Un document officiel qui prétend démonter un dispositif de propagande devrait se prévaloir d’une méthodologie et d’une rigueur exemplaire. Pourtant, dès la première page, deux questions se posent :
– Pourquoi le document n’est-il ni signé, ni daté ?
L’origine du fascicule n’est mentionnée nulle part dans les 33 pages. L’emblème de la Maison-Blanche aurait-il jeté le doute sur une supposée impartialité du propos ? Faut-il comprendre de cette omission que le contenu du document est à ce point indiscutable qu’il est inutile de le resituer dans son contexte ?
– Pourquoi le président irakien est-il, une fois de plus, désigné par son prénom ?
L’emploi, par les officiels états-uniens, du prénom de Saddam Hussein est devenu systématique. Tout est mis en œuvre pour personnifier les protagonistes du conflit. Il est plus facile de diaboliser un dirigeant aux yeux de l’opinion publique que de décrire en quoi et pour qui l’appareil d’État irakien constitue un danger. De plus, en désignant « Saddam » comme la cible de l’intervention militaire, les dirigeants états-uniens placent au second plan la réalité de la guerre : l’attaque d’un pays et de sa population.
D’autre part, les rédacteurs d’« Apparatus of lies » accusent Saddam Hussein d’exploiter les conséquence dramatiques de sa gestion du pays pour faire croire que ce sont les conséquences de l’embargo. Cette accusation s’appuie sur une source unique : la brochure « Saddam Hussein’s Iraq » , éditée par le département d’État états-unien qui elle même n’apporte aucune source à ses informations.
Si le régime irakien utilise la propagande, alors comment désigner les pratiques de la Maison-Blanche ?
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