34. Il existe aux Etats-Unis deux familles de programmes de défense antimissile. La première est la National Missile Defense (NMD), dont le but est de protéger les 50 Etats américains des missiles balistiques stratégiques. La seconde est la Theatre Missile Defense (TMD), qui a pour objectif d’assurer la sécurité des troupes américaines agissant sur un théâtre extérieur ou des pays alliés des Etats-Unis contre une attaque au moyen de missiles balistiques tactiques (8).
35. Chacune de ces deux familles de programme trouve sa justification dans la menace qui pèse dans un cas sur la sécurité du territoire américain, et dans l’autre sur la sécurité des alliés des Etats-Unis et des troupes américaines déployées sur des théâtres d’opérations extérieures. Or, depuis quelques années, l’appréciation de la menace a évolué aux Etats-Unis.
L’évaluation de la menace aux Etats-Unis
36. Depuis 1997 et notre dernier rapport, de nombreux événements sont venus renforcer la volonté américaine de construire une défense antimissile. L’année 1998 a en effet constitué un véritable tournant dans l’appréciation américaine de la menace.
37. En 1998, le Pakistan et l’Inde procèdent à des essais de leurs missiles balistiques de moyenne portée Ghauri et Agni, respectivement les 6 et 12 avril. Un mois plus tard, les 11 et 13 mai, l’Inde teste avec succès l’arme nucléaire. Les 28 et 30 mai suivants, le Pakistan teste à son tour l’arme nucléaire. Enfin en août, l’Iran teste son missile balistique Shahab-3 d’une portée d’environ 1000 kilomètres. Ces essais ne pouvaient naturellement qu’accroître le sentiment d’insécurité américain.
38. Un deuxième élément a contribué à l’évaluation de l’appréciation de la menace aux Etats-Unis. Le 15 juillet, la Commission américaine Rumsfeld remet un rapport selon lequel un missile balistique capable d’atteindre les côtes américaines pourrait être mis au point clandestinement par la Corée du Nord, l’Iran ou l’Irak dans les cinq ans, et non pas dans les quinze ans comme le prévoyait le rapport National Intelligence Estimates de 1996. En outre, des phénomènes de prolifération peuvent, selon cette commission, accroître la menace contre la sécurité des Etats-Unis.
39. Ces phénomènes peuvent se manifester selon trois mécanismes. Ils peuvent tout d’abord se traduire par une coopération, une assistance technique ou par des ventes de missiles entre ces trois pays. C’est le cas par exemple du missile Shahab-3, dérivé du missile No-dong nord-coréen. Ils peuvent ensuite avoir pour origine la Chine ou la Russie et être destinés à la Corée du Nord, l’Iran ou l’Irak. La Corée du Nord a ainsi bénéficié de l’aide russe pour la conception du missile No-dong, dérivé des missiles SS-N-4 et SS-N-5. Le missile iranien Shahab-4, qui est en développement, est quant à lui basé sur la technologie du missile russe SS-12. Enfin, la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak peuvent aider des pays tiers comme la Syrie, la Libye, le Pakistan ou l’Egypte, qui constituent également, pour les Etats-Unis, des menaces potentielles. A ce titre, notons que le missile pakistanais Ghauri est une version du missile nord-coréen No-dong, et que la Corée du Nord a vendu de nombreux missiles Scud C à la Syrie.
40. Enfin, à la fin du mois d’août, la Corée du Nord lance un engin tri-étage dérivé du missile balistique Taepo-dong au-dessus du Japon en essayant, selon la version officielle, de placer un petit satellite en orbite. Cet essai nord-coréen a été qualifié par des experts américains de "tir de validation du rapport Rumsfeld".
41. Ces événements ont joué un rôle majeur dans la détermination américaine à déployer une défense antimissile. Ils ont renforcé l’aspiration historique des Etats-Unis à assurer l’invulnérabilité de leur territoire au moyen d’une défense antimissile nationale, et donné une justification supplémentaire aux programmes de défense antimissile de théâtre, destinés à protéger d’une part les alliés des Etats-Unis (Japon, Israël, Europe), et d’autre part les troupes américaines déployées sur des théâtres extérieurs.
42. En matière de défense nationale, cela s’est traduit, dès janvier 2000, par la décision de William Cohen, Secrétaire d’Etat américain à la défense, d’augmenter les sommes allouées à la recherche sur la NMD de 6,6 milliards de dollars pour la période allant de 1999 à 2005, portant le budget total de la NMd sur cette période à 10,5 milliards de dollars. Par ailleurs, en juillet 1999, le Président Clinton reconnaissait le danger croissant que "ces Etats délinquants" et les missiles longue portée susceptibles de délivrer des armes de destruction massive faisaient peser sur la sécurité des Etats-Unis et de leurs alliés. C’est pourquoi il a approuvé le NMD Act voté par le Congrès qui dispose que "la politique des Etats-Unis est de déployer, dès que ce sera techniquement possible, une défense nationale contre une attaque limitée par des missiles balistiques".
43. En outre, ces événements ont permis de réunir le consensus des deux partis autour de l’appréciation de la menace outre-Atlantique. En effet, avant ces événements, les démocrates, dans leur majorité, considéraient qu’aucune menace balistique ne pesait sur les Etats-Unis. C’est pour cette raison que le Président Clinton avait mis son veto à une législation votée en 1995 par le Congrès, qui prévoyait le déploiement limité d’une défense nationale antimissile. A cette époque, il avait expliqué qu’il n’y avait aucune menace justifiant un tel programme. Or aujourd’hui, le consensus autour de la menace est réel, et il demeure malgré la décision du Président Clinton de laisser au prochain Président le soin de décider si les Etats-Unis doivent se doter d’une défense nationale antimissile. Il a déclaré en effet que "les menaces sur la sécurité nationale et les intérêts géopolitiques américains, en provenance notamment de la Corée du Nord et de certains pays du Moyen-Orient, sont toujours très présentes" (9).
44. Le programme américain de NMD a pour objectif de défendre le territoire américain contre trois types d’attaques. Tout d’abord, il doit protéger les Etats-Unis d’un tir accidentel ou non autorisé, de faible puissance, en provenance de la Russie.Il doit également parer à une attaque non autorisée de la Chine. Enfin, il est supposé mettre en échec une attaque délibérée en provenance d’un Etat hostile ayant une capacité émergente en matière de missiles balistiques.
45. Les programmes de Theater Missile Defense ont quant à eux pour objectif de protéger les troupes américaines et les alliés des Etats-Unis contre une attaque balistique.
46. L’évaluation américaine de la menace, si elle fait l’objet d’un consensus regroupant les républicains et les démocrates, n’échappe pas à certaines critiques aux Etats-Unis.
47. Tout d’abord, certains rapports expliquent qu’aucun des pays visés ne représente une menace sérieuse pour la sécurité des Etats-Unis, soit parce que les capacités techniques sont insuffisantes, soit parce que rien ne justifierait une attaque de la part de ces pays. Selon ce dernier argument, il y aurait une confusion entre menace et risque au sens où la menace, à la différence du risque, implique un élément psychologique déterminant, qui se traduit dans notre cas par le déploiement de missiles vers la cible et une intention d’attaquer cette cible. Or ici, la simple possession de ces armes ou la volonté de les posséder constitue, pour les personnes favorables au déploiement de la NMD, la menace. Stephen W. Young, du Council for a Livable World Education, considère que l’on ne peut pas dire que la Corée du Nord, l’Irak ou l’Iran puissent constituer aujourd’hui ou d’ici quelques années une menace pour la sécurité des Etats-Unis (10). Selon l’auteur, parmi ces trois pays, seule la Corée du Nord poursuit un programme d’essai de missiles balistiques longue portée. Néanmoins, ce programme a été suspendu en 1999 après de longues négociations avec les Etats-Unis (11). En outre, la Corée du Nord a réaffirmé récemment sa décision de suspendre ses essais de missiles après la décision des Etats-Unis d’alléger les sanctions à son égard. Enfin, notent ceux qui contestent l’appréciation américaine de la menace, cette décision fait suite à la rencontre historique entre les présidents des deux Corée au mois de juin 2000, qui semble marquer une évolution dans la politique traditionnellement isolationniste de la Corée du Nord (12). Cette évolution est confirmée par un supplément au rapport dit National Intelligence Estimates de la communauté du renseignement américain, datant de l’année 2000, qui note que la menace en provenance de la Corée du Nord a diminué depuis l’automne dernier, P yongyang ayant effectivement gelé son programme d’essais de missiles balistiques en échange de l’ouverture des Etats-Unis à leur égard (13).
58. Ces rapports, s’ils considèrent que la menace balistique a été exagérée par la commission Rumsfeld, soulignent néanmoins que certaines menaces pèsent sur la sécurité du territoire américain, mais sont davantage liées au terrorisme. Jack Mendelsohn estime ainsi, dans le Livre blanc sur la NMD de la Lawyers Alliance for World Security, que la véritable menace contre les Etats-Unis ne provient pas d’un Etat, mais de groupes terroristes, qu’ils soient ou non aidés par un Etat. Dans ce cas, ajoute-t-il, cette menace ne serait ni nucléaire, ni balistique, mais s’appuierait davantage sur un vecteur et une arme plus faciles à se procurer. Cet argument a également été développé par le rapport National Intelligence Estimates de 1999, qui considère que des vecteurs autres que les ICBm seraient moins coûteux, plus fiables, plus précis, plus susceptibles de mettre une défense antimissile en échec, et donc plus attractifs pour les Etats délinquants ou les groupes terroristes qui voudraient les construire et les utiliser.
49. Certains reprochent également à la commission Rumsfeld son manque d’objectivité, qui serait due à la sympathie pour les idées républicaines de la majorité de ses membres, les républicains étant traditionnellement très favorables aux programmes de défense antimissile (14). Par ailleurs, des articles spécialisés ont révélé les déclarations privées de certains membres de la commission Rumsfeld, qui s’indignaient de la totale incompétence de la communauté du renseignement américain. Il serait, selon eux, très difficile de conclure à l’existence d’une quelconque menace, car les informations dont disposent les Américains sont peu précises et peu nombreuses sur ce point (15).
50. Certains critiques reprochent enfin aux Etats-Unis de diaboliser les Etats délinquants comme la Corée du Nord ou l’Iran en accusant leurs dirigeants d’être irrationnels et obstinés, alors même qu’ils négocient avec eux afin d’améliorer les relations avec ces pays et de tenter de modérer leur hostilité. Le déploiement d’une défense antimissile pourrait ainsi réduire à néant ces efforts diplomatiques. Par ailleurs, beaucoup considèrent que le rapport de la commission Rumsfeld ne prend pas en compte, dans son évaluation de la menace, l’évolution politique interne des Etats délinquants qui pourrait aboutir à une diminution de l’animosité de ces pays à l’égard des Etats-Unis (16).
Les programmes antimissiles américains
(a) La défense antimissile du territoire américain (NMD)
51. En 1996, un nouveau plan pour la NMD est adopté par le Président Clinton. A l’origine, ce plan se divisait en deux périodesde trois ans. La première, s’étalant de 1997 à 2000, était consacrée aux recherches technologiques. A l’issue de cette période, le Président devait se prononcer sur le déploiement de la NMd au regard de quatre critères : l’existence d’une menace, la faisabilité technologique du système, son coût et certains éléments concernant la sécurité des Etats-Unis, parmi lesquels l’impact sur les relations avec les alliés européens et avec la Chine, et les conséquences pour les traités internationaux de contrôle des armements (17). Si le Président approuvait le déploiement à la fin de cette période de trois ans, les trois années suivantes devaient être consacrées à la construction des infrastructures nécessaires au fonctionnement du système. En revanche, si le Président décidait de ne pas déployer la NMD, le développement devait se poursuivre, de telle sorte que le système de défense antimissile pouvait toujours bénéficier des modifications technologiques. A partir de 2000 en effet, la pertinence d’un déploiement devait être examinée tous les ans, le déploiement lui-même pouvant être effectif trois années plus tard. Ce programme supposait que le déploiement d’un missile balistique par un Etat délinquant serait prévisible au moins trois années à l’avance. Ce nouveau plan fut rapidement appelé plan "3+3", puis fut transformé en plan "3+5" après la décision de William Cohen d’allonger la deuxième étape de deux ans. Le Président Clinton devait donc prendre sa décision cette année. Celle-ci devait dans un premier temps intervenir durant l’été, puis fut repoussée à l’automne. Mais le 1er septembre, le Président Clinton a annoncé qu’il laissait à son successeur le soin de décider si les Etats-Unis devaient déployer une défense nationale antimissile, modifiant ainsi de nouveau le calendrier initial.
52. Après la décision du Secrétaire à la défense de rallonger la durée de la seconde étape de deux ans, le calendrier de la construction était composé de trois phases. La phase 1 (dite Capability 1-C1), devait permettre à la NMD d’être opérationnelle dès 2005. Elle visait la mise en service d’un système comportant 20 intercepteurs sur un site unique en Alaska, auxquels devaient être associés 5 radars d’alerte rapide améliorés, un radar en bande X sur l’île de Shemya dans l’archipel des Aléoutiennes, et le système de gestion de l’engagement, permettant ainsi l’interception de quelques têtes assaillantes dotées d’aides à la pénétration simples. La phase 2 (dite Capability 2-C2), prévoyait le passage de 20 à 100 intercepteurs en Alaska en 2010, la mise en service de trois nouveaux radars en bande X, ainsi que la mise sur orbite des réseaux satellitaires d’alerte SBIRS-High et SBIRS-Low (Space-Based Infrared Systems), les premiers placés en orbite haute, les seconds en orbite basse. La NMD devait alors parer à une attaque de quelques têtes munies d’aides à la pénétration sophistiquées ou de quelques dizaines de têtes dotées d’aides à la pénétration plus simples. Enfin, la phase 3 prévoyait le déploiement d’un total de 250 intercepteurs répartis sur le site en Alaska et le site de Grand Forks dans le Dakota du Nord fin 2011. Cette ultime phase prévoyait également la construction d’un radar d’alerte rapide amélioré et de cinq radars en bande X supplémentaires, permettant ainsi au système d’intercepter quelques dizaines de têtes dotées d’aides à la pénétration complexes.
53. Ce calendrier initial a été modifié à la fin 1999. Désormais, la phase C-1 est écartée. L’étape initiale, dénommée phase 1 élargie (extended C1), prévoit le déploiement de 100 à 125 intercepteurs en 2007. Le système devait malgré tout être opérationnel dès 2005 avec 20 intercepteurs déployés, mais la décision du Président Clinton de laisser à la prochaine administration le soin de déployer ou non la NMD a, semble-t-il, définitivement repoussé la date de déploiement à 2007. La phase 2 est maintenue pour la construction des trois radars en bande X supplémentaires, et pour l’augmentation du nombre de satellites SBIRS-Low. La phase 3 demeure quant à elle inchangée.
54. Le programme actuel de NMD est constitué de cinq éléments. Il s’agit tout d’abord des intercepteurs au sol (Ground Based Interceptors), dont un Extra-atmospheric Kill Vehicle (EKV) qui doit se séparer des missiles intercepteurs afin de détruire la tête assaillante par collision frontale (Hit-to-kill collision). La NMD est ensuite composée de radars d’alerte rapide améliorés. Cinq radars de ce type sont actuellement utilisés. Ils sont situés en Alaska, au Massachusetts, en Californie, à Thulé au Groenland, et à Fylingdales en Grande-Bretagne. Ils doivent être modifiés afin de pouvoir efficacement identifier les têtes assaillantes et guider les intercepteurs vers leurs cibles. Ils permettent de visualiser les têtes assaillantes avant les radars en bande X. Le troisième élément de la NMD est le système infrarouge spatial. Deux sous-systèmes le composent : le SBIRS-High, qui est un système de cinq satellites placés en orbite géostationnaire ou en orbite elliptique (afin de couvrir la région du pôle nord), et le SBIRS-Low, qui est un système de 24 satellites en orbite basse, devant compléter le système d’observation et d’alerte à partir de 2010. Le quatrième élément de la NMD est le radar en bande X, dont la très haute résolution doit permettre de distinguer la tête du missile des leurres ou des débris qui peuvent apparaître lors de la séparation des différents éléments du missile. Il doit en outre déterminer si la tête a été détruite par l’intercepteur. Un seul radar doit, dans un premier temps, être construit sur l’île de Shemya, dans l’archipel des Aléoutiennes. D’autres exemplaires pourraient ensuite être construits sur le territoire américain, mais aussi à l’étranger (en Corée du Sud, en Australie et au Royaume-Uni notamment). Enfin, le dernier élément de la NMD est le système intégré de commandement, de conduite des opérations, de communication et de renseignement pour la gestion de la bataille, et du contrôle de l’engagement (Battle Management/Command, C ontrol and Communications, surnommé BM/C3). Il a pour mission de fournir une aide à la prise de décision et de transmettre les instructions du commandement aux autres éléments du système (18).
55. La séquence d’interception type comprend trois phases. La première consiste à repérer le missile attaquant. Cette mission revient principalement aux radars d’alerte rapide améliorés, qui repèrent très tôt le missile, et aux systèmes infrarouges basés dans l’espace (SBIRS-Low et SBIRS-High). Le radar en bande X doit quant à lui repérer la tête du missile et la distinguer d’éventuels leurres ou débris.
56. Ensuite, deux missiles d’interception sont lancés pour chacune des têtes. Durant leur vol, ils bénéficient des informations recueillies par le centre de gestion de l’engagement, mais l’EKV dispose également de son propre système de détection infrarouge afin de s’orienter plus précisément sur la cible. La destruction de la tête se fait par collision frontale.
57. Enfin, les radars en bande X doivent déterminer si la tête a bien été détruite. En cas d’échec, deux nouveaux intercepteurs sont lancés. Cependant, si les délais sont trop courts, quatre à cinq intercepteurs peuvent être lancés dès la première tentative.
58. Concernant les coûts, plusieurs estimations aux conclusions parfois très différentes ont été menées. Selon la Ballistic Missile Defense Organization (BMDO), les dépenses totales pour la première étape dénommée phase 1 élargie, devraient être de 25,6 milliards de dollars jusqu’en 2015. Selon le Congressional Budget Office, qui a rendu un rapport en avril 2000, le coût total de la construction de la défense antimissile pour la même période est de 29,5 milliards de dollars. En outre, le CBO estime que le coût total de la construction de la défense antimissile (phase 1 élargie à 3) devrait être de 49 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent 10,6 milliards de dollars pour la construction de la constellation de satellites SBIRS-Low. Au total, le CBO évalue à 59,6 milliards de dollars le coût de la construction des trois étapes.
59. Ce programme suscite de nombreuses critiques, dont les plus virulentes visent l’efficacité du système, dont beaucoup doutent.
60. L’Independant Review Team (IRT), nommée par la Ballistic Missile Defense Organization, et dirigée par le Général Larry D. Welch, a successivement rendu deux rapports en 18 mois (19). Selon ces deux rapports, la décision de déploiement de la NMD devrait être repoussée, car avant de dire si le système est prêt à être déployé, il faudrait pouvoir dire s’il est techniquement faisable, ce dont l’IRT n’est pas convaincue. Par ailleurs, les experts estiment que les difficultés liées au concept de collision frontale ont été sous-estimées, les conditions lors des tests n’étant pas les mêmes que celles auxquelles l’intercepteur sera soumis en situation réelle. En effet, comme le précise le rapport du General Accounting Office, les essais d’interception ont été conduits dans des conditions éloignées de la réalité, notamment parce que le véhicule d’impact (EKV), lancé par un missile différent de celui envisagé dans la version finale, n’a pas été soumis aux très fortes accélérations et aux vibrations qu’il connaîtra en conditions réelles (20).
61. Ensuite, le programme de NMD fait l’objet de nombreuses critiques concernant les contre-mesures qui pourraient mettre le système en échec. En effet, beaucoup considèrent qu’il est facile et peu onéreux, surtout lorsque l’on a réussi à mettre au point un missile balistique intercontinental, de construire des leurres auxquels la défense antimissile aura des difficultés à faire face. Le rapport de la communauté américaine du renseignement dit National Intelligence Estimates, de septembre 1999, considère ainsi que les pays comme la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak développeront très rapidement des aides à la pénétration et des leurres susceptibles de mettre en échec la défense antimissile américaine en cas d’attaque. En outre, ce rapport ajoute que la Chine et la Russie disposent, à l’heure actuelle, de nombreuses contre-mesures efficaces qu’elles pourraient vendre à des pays étrangers. L’Union of Concerned Scientists a également rédigé un rapport, auquel ont participé de nombreux chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, sur l’effet possible des contre-mesures face au programme actuel de NMD (21). A l’image du rapport National Intelligence Estimates, le rapport de l’Union of Concerned Scientists insiste sur le fait que les pays qui ont la volonté et les capacités technologiques de développer un missile balistique intercontinental auront la même volonté et les mêmes capacités technologiques pour développer des contre-mesures.
62. Un troisième type de critique consiste à dire que la NMD, pour être efficace, notamment dans sa fonction de dissuasion, doit être totalement fiable. Or il est très rare, voire impossible pour une arme de garantir un taux de réussite de 100%, ce qui, dans le cas de la NMD, pourrait limiter la confiance des dirigeants et mettre en question la raison d’être du système.
63. Par ailleurs, certains estiment, au sein du parti républicain notamment, que l’architecture actuelle de la NMD ne permet pas de protéger efficacement l’ensemble du territoire américain. Or, la décision du Président Clinton de laisser à son successeur le soin de déployer ou non une défense antimissile sur le territoire américain implique de s’intéresser au programme républicain. En effet, en cas de victoire de George W. Bush aux élections présidentielles de novembre 2000, c’est très vraisemblablement ce programme qui serait mis en oeuvre.
64. Malgré le consensus bipartite qui s’est formé aux Etats-Unis autour de l’appréciation de la menace, républicains et démocrates ne sont pas d’accord sur la structure et les composants du système. A la différence des démocrates, les républicains voudraient déployer un système très étendu. Ils souhaiteraient qu’il y ait au un nombre plus important d’intercepteurs répartis sur au moins deux sites. Selon Condoleezza Rice, principale Conseillère en politique étrangère de George W. Bush, un seul site situé en Alaska ne peut prendre en compte que la menace nord-coréenne. Pour que la menace soit maîtrisée dans son ensemble, notamment celle provenant d’Irak et d’Iran, un second site devrait être installé à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, où le premier site devait initialement être mis sur pied. Ils souhaiteraient également que le système superpose plusieurs "couches" d’intercepteurs : certains seraient basés au sol, alors que d’autres, plus nombreux, seraient installés dans l’espace, et accompagnés d’intercepteurs laser. Les républicains seraient également favorables au développement d’une capacité NMD basée en mer, notamment en utilisant le Navy Theater Wide (NTW) missile defense system, qui est actuellement une composante de la TMD, la Theater Missile Defense.
65. Les critiques ne portent pas seulement sur les problèmes techniques que pourrait rencontrer le système de NMD. En effet, une grande partie de la communauté internationale, notamment la Russie, l’Europe et la Chine, estime que le programme américain peut avoir de très graves conséquences pour la stabilité internationale. Ces critiques portent tout d’abord sur les risques qui pèsent sur l’ensemble des instruments juridiques de maîtrise des armements, et en particulier sur le Traité ABM. Beaucoup le considèrent en effet comme la pierre angulaire du processus de maîtrise des armements, et craignent de le voir remis en cause. Les discussions avec les Russes sur les modifications à apporter au traité n’ont jusqu’ici pas abouti, car M. Poutine s’est opposé à tous les changements envisagés par les Américains, mais elles risquent de reprendre dès le début de l’année prochaine. Malgré tout, les Russes ne semblent à l’heure actuelle aucunement décidés à se montrer plus souples, comme la délégation russe le faisait remarquer lors de la rencontre des 4 et 5 octobre 2000 avec les membres de l’Assemblée (22). Ces critiques portent également sur le risque de relance de la course aux armements que pourrait provoquer le système. Enfin, les Européens critiquent la défense antimissile, car elle peut selon eux engendrer un découplage de la sécurité européenne, les Américains pouvant, une fois protégés sur leur territoire, refuser de s’impliquer dans la défense européenne.
66. Le débat autour de la défense antimissile du territoire est donc particulièrement controversé, aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’échelle internationale.
(b) Les programmes de défense antimissile de théâtre
67. Parallèlement au programme de NMD, les Etats-Unis développent des programmes de défense antimissile de théâtre regroupés sous le terme de Theater Missile Defense (TMD). Parmi eux, il faut distinguer les programmes de défense "couche basse" (Lower-tier Systems), qui correspondent à la défense de point, et les programmes de défense "couche haute" (Upper-tier Systems), qui correspondent à la défense de zone. En outre, nous évoquerons les lasers aéroportés ou spatiaux qui sont une autre composante de la défense antimissile américaine.
Défense antimissile balistique de théâtre "couche basse"
68. Le système d’interception PAC-3 est la dernière version du programme de missile Patriot, dont le premier exemplaire a été déployé en 1985. Initialement, ce missile avait pour mission la défense anti-aérienne, mais l’accroissement de la menace et la guerre du Golfe l’ont davantage orienté vers la défense antimissile. Aujourd’hui, les efforts pour perfectionner le système Patriot se traduisent par le développement du système Patriot Advanced Capability-3 (PAC-3). Il s’agit d’un intercepteur "couche basse" qui doit détruire la tête assaillante par collision directe durant la phase terminale de son vol. Le PAC-3 a pour objectif d’intercepter des missiles balistiques à courte ou moyenne portée, mais aussi des missiles de croisière. Le développement du programme PAC-3 est prévu en trois étapes, dénommées Configuration 1, Configuration 2 et Configuration 3. Le premier PAC-3 Configuration 3 doit être livré à l’armée américaine en 2001. Quatre tirs de développement ont été effectués depuis 1997. Les deux premiers, qui visaient à évaluer le profil de vol des intercepteurs, ont été réussis. Les deux suivants, les 15 mars et 16 septembre 1999, avaient quant à eux pour objectif d’intercepter des cibles réelles, et ont également été couronnés de succès. Le système PAC-3 est composé de quatre éléments :
* une station radar d’alerte et de poursuite de la cible, qui fournit des informations à l’intercepteur durant son vol, et reste en contact permanent avec lui ;
* une station de contrôle de l’engagement (ECS) qui assure la conduite du tir et le contrôle du système en reliant l’ensemble des unités déployées. Elle constitue le centre nerveux du système ;
* les rampes de lancement mobiles, qui, outre le lancement des intercepteurs, ont en charge leur protection ;
* les intercepteurs.
69. Le commandement américain des missiles et de l’aviation vient de donner le coût de lancement de la production du PAC-3. Le contrat de production, évalué à 143 millions de dollars, porte sur la fourniture de 20 missiles d’interception PAC-3, de calculateurs de solution de tir et de systèmes de lancement associé.
70. Enfin, il faut noter que le missile PAC-3 doit également être utilisé dans le cadre du programme MEADS développé en coopération entre les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie, et dont nous reparlerons dans notre cinquième partie (23).
71. Le Navy Area Ballistic Missile Defense Program est le système d’interception "couche basse" de la marine. Il est destiné à intercepter des missiles balistiques courte et moyenne portée au moyen d’un intercepteur Standard Missile-2 (SM-2) block IVA placé sur des croiseurs et destroyers Aegis. Le système est prévu pour être opérationnel en 2003, et d’ici là, certaines modifications doivent être apportées à l’ensemble du système de combat (Aegis Combat System) afin d’améliorer ses performances. Ce système est essentiellement conçu pour protéger, depuis la mer, des zones de débarquement et des ports.
72. Le 25 août 2000, le second test réussi du missile Standard Missile-2 est intervenu au White Sands Missile Range. Il fait suite à un premier essai qui s’est déroulé le 29 juin. Ces deux essais avaient pour seul but d’évaluer les performances en vol du missile, et se sont déroulés sans cible. Il s’agissait des deux premiers essais d’une série de huit qui doivent intervenir durant la phase de développement, mais les prochains essais se dérouleront avec cible. Une fois la phase de développement complétée, normalement en 2002, le programme doit se poursuivre par des évaluations techniques et opérationnelles à Kauai, sur l’île d’Hawaii, au Pacific Missile Range Facility (24).
Défense antimissile balistique de théâtre "couche haute"
73. Ces programmes sont destinés à protéger des zones dont le rayon est compris entre une centaine et quelques centaines de kilomètres. Le premier programme de défense antimissile de théâtre de zone est le Système de défense ponctuelle à haute altitude (Theater High Altitude Area Defense ou THAAD). Il doit assurer la défense contre les missiles balistiques moyenne et longue portée (300 à 3000 km), à haute altitude (25). Le programme THAAD est organisé et financé par la Ballistic Missile Defense Organization (BMDO), et exécuté par une composante de l’armée de terre (Army Program Executive Office for Air and Missile Defense). Comme nous le disions dans le Document 1588, l’architecture du système THAAD est composée de quatre éléments :
* les lanceurs montés sur camions qui assurent la protection et le transport des intercepteurs ;
* les intercepteurs qui consistent en un accélérateur à étage unique et un vecteur de destruction par énergie cinétique interceptant la cible par collision frontale (hit-to-kill collision) ;
* le système radar THAAD qui exécute tout l’éventail des fonctions de surveillance, de poursuite de l’objectif et de conduite de tir et assure une liaison de télécommunication avec l’intercepteur en vol ;
* le système de commandement, de conduite des opérations, de communications et de renseignement pour la gestion de la bataille (BM/C3I) qui gère et intègre tous les éléments de l’architecture en fournissant des instructions et des communications et en traitant les informations recueillies par les capteurs.
74. Le développement du système THAAD a débuté en 1992 et doit normalement s’achever en 2007. Jusqu’à présent, onze tests ont été conduits. Le premier, qui s’est déroulé le 21 avril 1995 avait pour but de valider le lanceur, l’intercepteur, ainsi que l’ensemble de l’environnement (fonctionnement des communications du radar au lanceur, recueil des informations par l’intercepteur durant le vol). Ce fut un succès, mais aucune cible ne fut lancée lors de cet essai. S’ils ont participé au perfectionnement du système, les huit tests suivants ont été des échecs, l’intercepteur ne réussissant pas, lors de ces huit tentatives, à détruire la cible. Le premier essai réussi (qui était le dixième tenté) se déroula le 10 juin 1999 et fut suivi par une nouvelle réussite le 2 août 1999, lors du onzième essai. A la suite de ces deux succès, le Sous-Secrétaire à la défense en charge des achats, de la technologie et de la logistique (Under-Secretary for Acquisition, Technology and Logistics) modifia le calendrier initial selon lequel trois essais devaient être réussis avant d’entrer en phase de développement (Engineering and Manufacturing Development-EMD). Désormais, aucun essai supplémentaire ne doit être conduit avant l’entrée dans la phase de développement. Néanmoins, d’autres essais sont prévus au cours de cette phase et doivent se dérouler en 2004-2005. Ils se tiendront dans un premier temps au White Sands Missile Range, puis au Kwajelein Missile Range (26).
75. Le programme Navy Theater Wide (NTW), quelque peu concurrent du système précédent, est conçu comme un système complémentaire du système THAAD. Il est également complémentaire du système "couche basse" Navy Area Defense. Les missiles intercepteurs doivent être lancés depuis les croiseurs Aegis (AEGIS Weapon Systems) de la marine américaine, ce qui confère au système une très grande mobilité. Il doit permettre d’intercepter un missile balistique moyenne ou longue portée aux différents stades de sa trajectoire : dans sa phase ascendante tout d’abord, en positionnant les croiseurs à proximité des sites de lancement ; durant son vol ensuite, grâce à sa capacité exo-atmosphérique ; lors de sa phase descendante enfin, en positionnant les croiseurs à proximité de la zone à défendre.
76. Après les essais réussis des missiles standards (SM-2 block IVA), du Light Exoatmospheric Projectile (LEAP), l’intercepteur du système, et les modifications récentes du système d’armement Aegis, de nombreux essais dits AEGIS LEAP intercept (ALI) doivent se dérouler entre 1999 et 2002. Parallèlement, d’autres essais doivent être conduits, notamment concernant la discrimination, la propulsion, le système de commandement, de conduite des opérations, de communications et de renseignement pour la gestion de la bataille (BM/C3I) (27).
77. Le premier essai d’interception en vol, qui s’est déroulé le 14 juillet, s’est soldé par un échec. Cependant, six autres essais sont prévus d’ici à la fin de l’année 2001. Un second test devait se dérouler cet automne, mais il semble qu’il ait été retardé en raison d’un problème dans le développement du véhicule d’interception. Le programme NTW doit normalement être opérationnel vers 2005, mais la marine américaine a fait savoir que le système pourrait l’être dès 2003 si les fonds nécessaires lui étaient octroyés. Il y en effet une lutte entre le programme THAAD de l’armée de terre et le programme NTW de la marine en matière de financement, la marine reprochant au Pentagone d’accorder 3,05 milliards de dollars au programme THAAD jusqu’en 2005, le NTW ne recevant pour sa part que 1,12 milliards de dollars au cours de la même période.
78. Enfin, il faut noter que les républicains souhaitent faire de la Navy Theater Wide une composante de la NMD, ce qui violerait de facto le Traité ABM qui interdit formellement tout déploiement de défense antimissile en mer (28). Par ailleurs, le Japon est étroitement associé à ce programme, et souhaite, semble-t-il, s’en doter dès qu’il sera opérationnel (29).
79. Le programme Arrow, mené en coopération avec Israël, prévoit l’interception de missiles balistiques tactiques. Il n’est pas prévu que le système Arrow soit intégré dans l’armée américaine, mais il est opérationnel dans l’armée israélienne depuis cette année. A la différence des intercepteurs utilisés dans les systèmes PAC-3 et THAAd qui procèdent par interception directe, l’intercepteur du système Arrow est doté d’une charge explosive à fragmentation qui lui permet de détruire les têtes assaillantes (30).
(c) Les lasers aéroportés ou spatiaux
80. Parallèlement aux systèmes reposant sur des intercepteurs à énergie cinétique, les Etats-Unis développent des programmes utilisant la technologie laser pour détruire les missiles assaillants. Le premier de ces programmes est le Airborne Laser (ABL). Sept Boeing 747-400 cargo, dénommés YAL dans le cadre de ce programme, doivent être construits pour permettre l’interception de missiles balistiques dans leur phase ascendante. Ces appareils seront dotés de capteurs infrarouges capables de détecter des missiles balistiques à plusieurs centaines de kilomètres, mais aussi d’équipements de transmissions, de calculateurs, et surtout d’un laser chimique.
81. Le programme d’essais doit débuter en 2001 par des essais en vol, et se poursuivra en 2003 par la destruction de missiles balistiques Scud. Le premier avion opérationnel est attendu pour 2007. Le coût du programme est estimé à 6 milliards de dollars (31).
82. Le second programme utilisant l’énergie laser est le système laser tactique à haute énergie (Theater High Energy Laser-THEL), qui est conçu pour intercepter des missiles balistiques ou de croisière courte portée, mais aussi des hélicoptères. A la différence du précédent, le système THEL doit être basé au sol. Ce programme, à l’image du Arrow, est développé en coopération avec Israël, notamment pour assurer une protection contre les missiles Katyusha. Le système THEL est composé de trois éléments :
* l’intercepteur laser (Laser Subsystem) transportable ;
* le système de reconnaissance et de poursuite (Pointer Tracker System - PTS), qui doit repérer la cible, fournir des informations au système de commandement, de contrôle, de communications et de renseignement ;
* le système de commandement, de contrôle, de communications et de renseignement (C3I) qui a la charge de coordonner les opérations, et d’assurer les communications avec l’environnement extérieur et l’ensemble des éléments du système.
83. Israël souhaitait équiper son armée de ce système d’interception dès 2001, mais a récemment annoncé sa préférence pour une poursuite des essais, même si cela doit entraîner un retard du programme (32).
84. Enfin, le dernier de ces programmes est le système de laser spatial (Spatial Based Laser - SBL). Il s’agit d’un système d’interception laser mis en oeuvre à partir d’une constellation de satellites afin de détruire tous types de missiles de théâtre. Mais les informations sur ce programmes sont assez peu nombreuses.
(8) Lorsque la zone à défendre est limitée et assez restreinte, le terme de "défense de point" est souvent utilisé, par opposition à la "défense de zone", qui protège des régions plus vastes.
(9) Discours du Président Clinton à l’Université de Georgetown, à Washington, 1er septembre 2000.
(10) Stephen W. Young, "Pushing the limits : The Decision on NMD", Coalition to Reduce Nuclear Dangers, Council For a Livable World Education Fund.
(11) Cette décision s’inscrit dans le cadre plus large des négociations entre les deux pays, qui avaient déjà conduit à un accord en 1994 sur la production de matière fissile pour les armes nucléaires, jugé satisfaisant par l’ancien Secrétaire à la défense américain, William Perry.
(12) Washington Post, 22 juin 2000.
(13) Voir Bob Drogin et Tyler Marshall, "Missile Shield Analysis warns of Arms Buildup", Los Angeles Times, 19 mai 2000.
(14) Cette commission était en réalité bipartite, puisqu’elle regroupait des membres du parti démocrate et des membres du parti républicain, mais il est vrai que les représentants du parti républicain y étaient présents en plus grand nombre.
(15) Publication du Jane’s Information Group.
(16) Nous pensons en particulier ici à la Corée du Nord et à l’Iran.
(17) Le Président Clinton a énoncé les quatre critères qu’il prendrait en compte pour prendre sa décision en juillet 1999.
(18) Voir Congressional Budget Office Paper,"Budgetary and technical implications of the administration’s plan for NMD", avril 2000.
(19) Les rapports ont été rendus en février 1998 et en septembre 1999.
(20) Voir le rapport du General Accounting Office (GAO) pour le compte du Congrès américain, le 31 mai.
(21) Voir "Countermeasures : A Technical Evaluation of the Operational Effectiveness of the Planned US NMD", Union of Concerned Scientists, MIT Security Studies Program, avril 2000.
(22) Les Russes ont déclaré à cette occasion qu’il n’y aurait aucun marchandage sur la position russe concernant le programme de défense nationale antimissile américain. Ils ont ajouté qu’il était inconcevable pour eux de laisser les Américains disposer des moyens défensifs et offensifs qui les rendraient invulnérables et leur permettraient d’agir de manière totalement unilatérale.
(23) Voir BMDO Fact Sheet AQ-00-04, Patriot Advanced Capability-3, Defense News, 21 août 2000 et 27 mars 2000 et Air & Cosmos N° 1732, 14 janvier 2000.
(24) Voir BMDO Fact Sheet AQ-99-02, Navy Area Ballistic Missile Defense Program.
(25) Le système THAAD est conçu pour la défense endo-atmosphérique (inférieure à 100 kilomètres d’altitude), et exo-atmosphérique (supérieure à 100 kilomètres d’altitude).
(26) Voir BMDO Fact Sheet AQ-00-05, "Theater High Altitude Area Defense System", Jane’s International Defense Review, octobre 1999, Aviation Week and Space Technology, 9 août 1999, et Jane’s Defense Weekly, 9 avril 1999.
(27) Cette opération est dénommée Risk Reduction Activities (RRAs).
(28) Voir BMDO Fact Sheet AQ-00-03, "Navy Theater Wide Ballistic Missile Defense" et Defense News, 31 janvier 2000, 24 avril 2000, 19 juin 2000 et 31 juillet 2000.
(29) Voir par exemple :"US and Japan to Join in Missile Defense to Meet Pyongyang Threat", International Herald Tribune, 29 juillet 1999.
(30) Voir BMDO Fact Sheet AQ-00-07, "Arrow Deployability Program".
(31) Voir Air & Cosmos, N° 1716, 17 septembre 1999.
(32) Voir Defense News, 18 septembre 2000 et "Tactical High Energy Laser Program Overview", présentation par le Général T. Wilson, à l’occasion de la visite de la commission aux Etats-Unis en juillet 2000.
Source : Assemblée parlementaire de l’Union de l’Europe Occidentale (UEO) http://www.assemblee-ueo.org/
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