Depuis plus d’un demi-siècle, des terroristes tentent d’atteindre divers objectifs, entre autres, d’obtenir des changements politiques. Les démocraties, qui ont été confrontées à cette menace à maintes reprises au fil des ans, ont beaucoup appris non seulement sur les motivations, les tactiques, les stratégies et les objectifs d’un large éventail de groupes terroristes, mais aussi sur la façon de les contrer.

Les démocraties sont, par leur nature même, vulnérables aux attentats terroristes. La transparence politique, le respect des droits et des libertés individuels et la primauté du droit limitent leur capacité de restreindre la liberté d’expression, y compris par la répression d’actes potentiellement nuisibles. Les technologies de pointe, les progrès dans le domaine des communications et les moyens de transport modernes mettent à la disposition des terroristes des instruments qu’ils peuvent exploiter pour commettre leurs actes de violence où bon leur semble. Pour un terroriste potentiel, les États démocratiques constituent des cibles idéales, précisément parce que leur transparence les rend vulnérables. Les bouleversements géopolitiques des années 90, qui avaient pourtant suscité de grands espoirs, ont au contraire multiplié les dangers qui menacent les gouvernements des démocraties un peu partout dans le monde. La disparition de la rivalité qui opposait les deux anciennes superpuissances et disciplinait le reste du monde a déstabilisé des régions entières, soumises à l’intense pression de revendications nationalistes et autres. Les conflits internes qui revêtent une dimension ethnique et religieuse abondent et continueront d’être des sources d’instabilité, de perturbation et de terrorisme.

Auparavant, il était compréhensible que les Canadiens considèrent le terrorisme comme quelque chose qui n’arrivait qu’aux autres, ailleurs. Même si des Canadiens ont parfois été victimes d’attaques terroristes - le cas le plus notable étant l’attentat à la bombe perpétré en 1985 contre un appareil d’Air India en provenance de Toronto - le Canada en tant que pays n’a pas souvent été la cible précise d’un attentat. Cependant, à 8 h 46 (heure normale de l’Est) le 11 septembre 2001, lorsque le premier des deux avions s’est écrasé sur le World Trade Center à New York, les règles du jeu ont changé fondamentalement et peut-être de façon irrévocable. Non seulement y avait-il des Canadiens parmi les quelque 3 000 victimes de l’attaque mais, en raison de la solidarité du Canada envers les États-Unis dans leur lutte pour retrouver les responsables, notre pays - tout comme d’autres démocraties occidentales - constitue maintenant une cible possible d’activités terroristes. En réaction à cette attaque sans précédent, les pays occidentaux ont adopté de rigoureuses lois antiterroristes et se sont joints aux États-Unis pour combattre le terrorisme jusqu’en Afghanistan où, sous la protection du gouvernement des talibans, Oussama Ben Laden avait trouvé refuge.


Source : Service canadien du renseignement de sécurité (SCRC)