Aujourd’hui, les États-Unis ont commencé les hostilités contre l’Irak. On a déjà des victimes et des destructions. Toute une région est menacée d’une catastrophe humanitaire et écologique à grande échelle.
Je soulignerai d’emblée : les hostilités sont déclenchées malgré opinion internationale, malgré les principes et normes du droit international et des statuts de l’ONU.
Cette action militaire ne peut être justifiée par rien : ni par l’accusation de l’Irak de soutenir le terrorisme international, - nous n’avons jamais eu ni n’avons d’information de ce genre, - ni par le désir de changer dans ce pays le régime politique - ce qui contredit directement au droit international et devra être décidé uniquement par les citoyens de tel ou tel État.
Et, enfin, il n’y a eu nul besoin d’hostilités pour répondre à la question principale, qui était directement posée par la communauté internationale, notamment : est-ce que l’Irak possède ou non les armes d’extermination massive. Et si oui - ce qu’il faut faire et dans quels délais pour leur liquidation.
De plus, au moment du début de l’opération, l’Irak ne représentait aucun danger ni pour les États voisins, ni pour les autres pays et régions du monde, puisque - surtout après un blocus de dix ans - il était un pays faible - tant militairement qu’économiquement. D’autant plus il ne représentait aucun danger dans les conditions du travail là-bas des inspecteurs internationaux. Au contraire, ces derniers temps, leur activité a provoqué de sérieux changements positifs.
Je voudrais noter : le travail commun au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris le travail conjoint avec les États Unis d’Amérique, l’adoption À l’unanimité de la résolution 1441, qui ne donnait pas le droit à l’usage de la force, mais qui a permis de reprendre l’activité des inspecteurs internationaux, ainsi que l’ensemble d’autres mesures d’influence sur l’administration irakienne, ont permis de commencer l’activité pratique de désarmement pacifique de l’Irak.
À ce propos, indépendamment de l’évolution de la situation autour de l’Irak - moi, au nom de la Russie en tant qu’État - membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU - je veux en appeler au secrétaire général de l’ONU et aux inspecteurs internationaux. Je veux leur adresser les mots de reconnaissance et de gratitude. Ils se sont acquittés de leur devoir avec honnêteté et responsabilité. Ils y ont fait preuve de haut professionnalisme et de courage. Je suis persuadé que l’institut des inspecteurs internationaux sera encore demandé par la communauté internationale.
Les hostilités déclenchées contre l’Irak sont une grande erreur politique. J’ai déjà parlé du côte humanitaire de l’affaire. Cependant, on est non moins préoccupé de la menace de la débâcle du système formé de la sécurité internationale.
Si nous admettons que le droit international est suppléé par le droit du poing, qui veut que le plus fort ait toujours raison et ait le droit de faire n’importe quoi, sans Êêtre limité par le choix des moyens pour réaliser ses objectifs, alors sera mis en question un des principes de base du droit international - celui de l’inviolabilité de la souveraineté des États. Et alors personne, aucun pays du monde ne se sentira en sécurité. Et le large foyer d’instabilité, apparu aujourd’hui, grandira et provoquera les conséquences négatives dans d’autres régions du monde.
C’est pour cette raison que la Russie insiste sur le rapide arrêt des hostilités. Et nous restons persuadés : le rôle central dans le règlement des crises dans le monde, - y compris autour de l’Irak, - doit revenir au Conseil de sécurité de l’ONU.
Je veux souligner : la Russie entend suivre le cap du retour de la situation dans le lit pacifique et l’obtention du règlement réel du problème irakien sur la base des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le règlement qui tienne compte des intérêts légitimes irakien du peuple, du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays.
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