La chaîne de télévision du Premier ministre libanais Rafic Hariri, Future TV, a été la cible d’un attentat à la roquette dans la nuit de samedi 14 à dimanche 15 juin 2003, à Raouché. L’attentat a gravement endommagé les équipements des principaux studios de la télévision et de la Radio el-Charq. Les deux chaînes ont néanmoins pu continuer à diffuser leurs programmes.
Rafic Hariri, en conflit larvé avec le président du Liban, Emile Lahoud, vient d’être « lâché » la semaine dernière par l’un de ses principaux alliés électoraux, Walid Joumblatt.
Malgré ces guerres de couloir au sommet de l’État, et l’ombre du conflit libano-syrio-israélien en arrière-plan, le ministre de l’Intérieur libanais, Elias Murr, a insisté pour affirmer que cet attentat était à rapprocher des autres attentats qui ont récemment secoué le Liban, tels que ceux qui ont frappé un McDonald’s ou des entreprises occidentales ces dernières semaines. Un groupuscule islamiste inconnu jusque là, Ansar Allah, a en effet revendiqué l’attentat.
Le Hezbollah s’est lui empressé de condamner l’attaque, qualifiée de « lâche », et qui vise « l’ensemble des médias libanais, la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que la stabilité du pays ». Ce qui, conclut le communiqué, ne peut profiter « qu’à Israël ».

[CONTEXTE] Loin de dénoncer Ansar Allah, Rafic Hariri a fait savoir qu’il interprétait cette série d’attentats comme une tentative de déstabilisation du Liban visant à offrir un prétexte d’intervention aux États-Unis. Si tel était le cas, ces attentats seraient à rapprocher de l’actuelle ingérence états-unienne en Iran et des diverses mises en cause du Hezbollah.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Naissance d’« Ansar Allah », qui revendique l’attentat contre la Future TV et menace du pire », L’Orient Le Jour, 16 juin 2003.