La semaine dernière, deux citoyennes états-uniennes, actives dans les mouvements
anti-guerre dans leur pays, devaient se rendre à Toronto, invitées par l’organisation canadienne « Stop the War Coalition ». Le 3 octobre, au passage
frontière de Buffalo-Niagara Falls, Medea Benjamin (fondatrice de
l’organisation Global Exchange) et la diplomate Ann Wright (colonel à la
retraite) ont été interpellées par les services secrets canadiens, interrogées
et interdites d’accès au territoire. Pour la police canadienne, les deux
militantes sont fichées dans la base de données criminelles internationale
recensant les individus dangereux.
« Cette base de données recense normalement les criminels en fuite, les
trafiquants de drogue de grande envergure ou les maffieux... mais dans mon
cas, l’agent des services secrets avait un dossier sur moi, fourni par le
FBI, qui indiquait que j’avais été arrêtée devant la délégation US aux
Nations-Unies, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, alors que nous tentions de remettre une pétition contre la guerre en Irak signée par plus de 152 000 femmes à travers le monde » explique Medea Benjamin. « À cause de cela, le Canada me considère comme une criminelle et refuse de me laisser entrer dans le pays ».
Pour le Colonel Wright, qui a été ambassadrice des USA dans quatre pays, « le
FBI a inscrit les noms d’activistes anti-guerre et d’opposants à la
politique de Bush dans les fichiers de police internationale qui recensent
les criminels. C’est une manœuvre flagrante d’intimidation politique des
citoyens US qui ne sont pas d’accord avec la politique menée par leur
gouvernement. Et il est regrettable que le Canada prête foi à ce genre de
base de données anti-démocratique pour bloquer l’accès du pays à des
citoyens innocents ».
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