L’Orient Le Jour évoque l’intérêt des responsables libanais pour l’évolution des rapports syro-états-uniens, « surtout à l’approche de la présidentielle, les deux parties jouant dans ce cadre un rôle de grands électeurs. Selon des politiciens de retour de Damas, l’escalade verbale de ces derniers temps ne traduit pas vraiment les réalités d’un dossier relationnel traité, des deux côtés, par une diplomatie tranquille. Un dialogue sous le manteau aurait marqué récemment de sensibles progrès. »
Ces responsables libanais y voient d’ailleurs une conséquence dans les « frictions larvées » entre Washington et Tel-Aviv, les relations israélo-états-uniennes allant toujours dans un sens opposé de celles entre Damas et Washington.
La priorité de l’administration Bush se trouve en effet ailleurs, en Irak, un dossier dans lequel la Syrie, « qui ne joue pas là des intérêts vitaux, ne rechigne pas à se montrer de bonne composition ». Une complaisance bien différente de l’intransigeance de Damas quant au règlement des différends israélo-arabes. La Syrie défend, dans ce dossier, l’idée d’une « paix globale équitable, réalisée dans le cadre des résolutions de l’Onu et des principes de Madrid ». C’est dans ce sens que L’Orient Le Jour interprète les déclarations de Bashar al-Assad dans le New York Times demandant aux États-Unis de participer à la reprise du dialogue. Un dialogue pour lequel le président syrien ne fixe pas de conditions préalables, si ce n’est que les négociations reprennent là où elles ont été laissées, c’est à dire sur le principe d’un retrait israélien total du Golan, accepté par le gouvernement Rabin.
Cette conjoncture internationale particulièrement grave nécessite, selon Damas, un front uni du côté arabe, et la Syrie appelle donc les hommes politiques libanais « à laisser de côté les sujets politiques », notamment l’idée d’un remaniement gouvernemental ou présidentiel.
« Beyrouth se focalise sur des relations syro-US plus nuancées qu’il n’y paraît », par Emile Khoury, L’Orient Le Jour, 10 décembre 2003.
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