Le président syrien, Bashar al-Assad, a entamé, mardi 6 janvier 2004, une visite officielle en Turquie, au cours de laquelle il a rencontré son homologue turc, le président Ahmet Sezer.
Les deux hommes ont exprimé leur satisfaction devant les avancées dans la coopération bilatérale qu’ont occasionné cette visite. Plusieurs accords ont été signés dans les domaines du tourisme, de la protection des investissements et de l’interdiction de la double taxation des produits.
Ils ont condamné de concert les récents attentats terroristes qui ont frappé la Turquie et d’autres États islamiques. Selon le président Bashal al-Assad, « nous avons également exprimé notre satisfaction devant les positions adoptées par la Turquie concernant nos causes arabes, notamment la Palestine et le Golan. Nos vues sont identiques sur l’évaluation générale de la situation en Irak et sur les graves répercussions qu’elle peut avoir sur les pays voisins. L’accent a été mis sur l’importance de protéger l’indépendance de l’Irak, sa souveraineté et son intégrité territoriale, et sur le refus de toute mesure qui pourrait mener à une division de l’Irak ». Le président turc aurait également accueilli favorablement le projet de résolution que la Syrie souhaite présenter devant l’ONU et qui propose de faire du Proche-Orient une zone libérée de toute arme de destruction massive.
D’après L’Orient Le Jour, « la Turquie comme la Syrie, où vivent d’importantes minorités kurdes, craignent la contamination séparatiste si les Kurdes d’Irak obtiennent l’autonomie au sein d’un nouveau système fédéral. M. Sezer a également appelé à un retour à la stabilité le plus rapidement possible en Irak. »
Il s’agissait de la première visite d’un chef de l’État syrien en Turquie.
En 1998, la Turquie, alliée des États-Unis et d’Israël dans la région, avait menacé de recourir à la force en raison du soutien de la Syrie au Parti des travailleurs du Kurdistan, qui menait une lutte armée en Turquie. La crise n’avait été désamorcée qu’avec l’expulsion par la Syrie du chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, aujourd’hui emprisonné en Turquie.
D’après des sources diplomatiques israéliennes, citées de manière anonyme par le Jerusalem Post, Israël ne s’inquiète pas d’un renforcement des liens entre la Syrie et la Turquie, allié stratégique de l’État hébreu. Selon cette source, « il n’y a aucun moyen que ceci affaiblisse nos liens, qui sont actuellement très forts. La Syrie est désormais un paria international. Qu’est-ce-qu’ils ont à offrir à la Turquie ? ». Elle a également démenti qu’il y ait le moindre lien entre la décision du gouvernement israélien d’accepter l’accord d’approvisionnement en eau avec la Turquie et la visite du président syrien à Ankara.
« President starts visit to Turkey : Views were identical, results satisfied », Syria Times, 7 janvier 2004. « Front commun turco-syrien face aux Kurdes d’Irak », L’Orient Le Jour, 7 janvier 2004. « Government unconcerned by Assad’s historic visit to Turkey », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 7 janvier 2004.
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