La crise qu’a suscitée l’invalidation de 3533 des 8144 candidats à l’élection parlementaire iranienne par le Conseil des Gardiens illustre les problèmes du système iranien.
Le conseil des Gardiens est composés de six religieux, choisis par le guide suprême l’ayatollah Khamenei et six juristes, proposés par le plus haut responsable judiciaire du pays et acceptés par le guide suprême. Il est chargé de surveiller les élections afin de protéger la nature islamique du système. Bien que non-élu, ce conseil peut opposer son veto à toute mesure qu’il juge incompatible avec l’islam. Il a ainsi bloqué toute les législations visant à le réformer.
Le rejet des candidats n’est pas rares, mais il est inhabituel que 80 députés sortants soient invalidés. Cette crise peut aujourd’hui se régler de trois façons différentes : par un appel devant le conseil, par le boycott des élections par les réformateurs ou bien, plus probablement, par l’appel à l’arbitrage du conseil de conciliation. Il s’agit d’un autre corps non-élu qui donne traditionnellement raison aux conservateurs.
Cette solution illustre tout le problème du système iranien : les vrais décisions appartiennent à un clergé non élu. En 1997, en 2000 et en 2001, les Iraniens ont voté en grande majorité pour les réformateurs qui promettaient des changements, mais cela n’a rien donné et ils pourraient cette année être tentés par l’abstention. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour tous ceux qui veulent réformer l’Iran sans ingérence étrangère.
International Herald Tribune (France)
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« Can Iranians change their political system ? », par William Samii, International Herald Tribune, 16 janvier 2004. Il est stipulé par le journal que la tribune n’engage que son auteur.
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