La réforme en cours de l’Union européenne et le début des négociations sur le prochain paquet financier sont les faces visibles du débat plus vaste et complexe sur l’Europe que nous voulons construire. Le Portugal, qui a une opinion publique très pro-européenne, a choisi son chemin et nous voulons que cette réforme des traités serve surtout le projet d’une Europe plus intégrée, respectueuse de ses principes fondateurs et notamment de l’égalité entre les États.
À 25, l’Union européenne a besoin de nouvelles institutions pour ne pas sombrer dans l’impuissance. La Convention européenne a proposé un traité qui est une bonne base de travail mais qui mérité quelques ajustements pour obtenir l’accord de tous. Le Portugal souhaite notamment inscrire une référence explicite au principe d’égalité entre États membres, une déclaration qui servira de point d’équilibre à la mention d’égalité entre les citoyens. Le Portugal souhaite, comme la France, une conclusion rapide de la Conférence intergouvernementale.
Avec 25 membres, on ne pourra plus conditionner l’approfondissement du projet européen au plus petit dénominateur commun, il faut permettre à ceux qui veulent aller de l’avant de pouvoir avancer plus vite, mais les groupes qui seront formés ne doivent pas fermer leur porte aux autres États qui voudraient les rejoindre plus tard. Nous voulons également une Commission européenne plus forte, mais qui restera collégiale et qui pourrait s’appuyer sur un budget plus important.
Quoi qu’il en soit, il est surtout essentiel que l’Union européenne conserve sa logique de compromis.
« Approfondissons l’Union européenne bien sûr, mais comment ? », par José Manuel Durao Barroso, Le Monde, 2 mars 2004.
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