Les attentats de Londres ont redonné un peu de crédibilité à ceux qui ont appelé, avec George W. Bush, à une guerre universelle contre le terrorisme. Les États-uniens ont commencé, avant les explosions de Londres, à s’interroger sur les vraies raisons de la guerre en Irak. Il s’est avéré qu’il n’y a aucune relation entre les attentats de 11 septembre et le régime de Saddam. Mener la guerre en Irak, pour des fausses raisons, a provoqué une nette diminution de la popularité de Bush. Telle était la situation de Tony Blair sur la scène politique britannique et internationale, surtout après avoir menti à son peuple au sujet des armes de destruction massive en Irak.
Juste après les explosions à Madrid, le Premier ministre espagnol, qui venait d’être élu, a concrétisé sa promesse de retirer son armée d’Irak. Les appels de Bush ne l’ont pas empêché de prendre une telle décision. Au contraire, au Royaume-Uni le retrait des armées britanniques d’Irak n’est pas envisageable, bien que la raison des attentats à Londres, selon ceux qui les ont revendiqués, soit la présence des soldats anglais dans les pays musulmans. Il est probable que la majorité des Britanniques s’interrogeaient, avant les attentats, sur la raison qui a convaincu Blair de laisser ces alliés européens pour rejoindre Bush dans une guerre épuisante sur tous les plans : humanitaire, matériel…etc. Si les explosions à Londres ont représenté un argument de plus pour établir le lien entre la guerre en Irak et celle contre le terrorisme, elles démasquent la saleté d’une telle guerre dans un cadre de « choc de civilisations ».
Blair a déclaré que les attentats à Londres ont été menés au nom de l’islam, même si la plupart des musulmans les dénoncent. Une déclaration qui est, en fait, un appel aux musulmans à multiplier leurs efforts pour mettre fin à l’extrémisme. Ce dernier, qui ne distingue pas entre européen, états-unien ou arabe, à l’instar du diplomate égyptien qui a trouvé la mort en Irak. De toute façon, les attentats ont représenté un autre argument pour Bush, lui qui martèle que la guerre en Irak est une partie de la guerre globale contre le terrorisme. Un prétexte qui a commencé, avant les attentats de 7 juillet, à s’effondrer et à ne plus convaincre les États-uniens. Ce qui a eu lieu ce matin de juillet à Londres a permis à Blair de respirer et de pouvoir sortir de l’embarras causé par son alliance avec Bush.

Source
Annahar (Liban)

« من المستفيد؟ تفجيرات لندن, par Samih Saab, Annahar, 7 juillet 2005.