Quel devrait être le rôle de l’islam dans le système légal irakien ? Théoriquement, cette question aurait dû être au cœur d’un débat aux États-Unis et dans les autres pays qui ont occupé l’Irak. Quoi qu’il en soit, la réponse apportée influencera profondément l’avenir du pays et démontrera quelles étaient les intentions des États-Unis. Si l’objectif était de libérer le pays, alors l’imposition de la Charia dans le système légal irakien est inacceptable, si l’objectif était de mettre fin à une menace, alors on peut l’accepter car il vaut mieux avoir de bonnes relations avec le clergé chiite, comme l’ayatollah Sistani, qui veut instaurer la Charia en Irak.
Malheureusement, le débat aux États-Unis est déjà clos avant d’avoir commencé puisque les Irakiens ont décidé -avec la bénédiction des administrateurs de la Coalition- que le droit islamique serait une source et pas la seule source du droit local. Cela apparaît comme un bon compromis, respectant les droits des Irakiens et les grands principes de l’islam.
Toutefois, il existe des raisons de voir la constitution transitoire comme une victoire pour les militants de l’islam. En effet, la loi irakienne ne pourra pas aller à l’encontre des principes de l’islam et les militants de l’islam ont déjà affirmé qu’ils continueraient à pousser pour que la Charia devienne la source exclusive du droit irakien. Il faut donc que les occupants s’assurent que cette idéologie totalitaire ne domine pas le pays

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Will Islamic law rule Iraq ? », par Daniel Pipes, Jerusalem Post, 3 mars 2004.