L’Irak ressemble de plus en plus au bus du film Speed : il n’y a qu’en continuant à avancer, en évitant les obstacles, que les habitants survivront. Beaucoup de vrais bombes ont explosé récemment en Irak, mais les bombes politiques qui n’ont pas explosé sont encore plus significatives.
Tel Keenu Reeves dans le film parvenant à empêcher le bus d’exploser, L. Paul Bremer a évité les risques de guerre civile que pouvaient entraîner les tentatives sunnites pour se maintenir au pouvoir, les tentatives chiites pour prendre le contrôle du gouvernement et la volonté d’autonomie des Kurdes. Il a même réussi une avancée remarquable en parvenant à faire adopter un texte constitutionnel qui est une merveille de libéralisme et qui garantit les droits des Irakiens.
Il reste désormais à décider comment les membres du gouvernement irakien seront désignés. Bremer voulait une élection par caucus et le grand ayatollah Sistani une élection générale. En définitive, dans un esprit de compromis bienvenu, il a été accepté que la souveraineté soit transmise à un gouvernement provisoire non élu et que les élections viendraient plus tard. Si tout ne va pas bien en Irak, on peut cependant noter que les troupes de la Coalition subissent moins de pertes et que les terroristes s’en prennent désormais aux Irakiens, cibles plus faciles, ce qui les prive de toute possibilité de disposer d’un soutien populaire. Le bus a perdu quelques passagers, mais il se dirige vers sa destination finale : la démocratie.

Source
The Age (Australie)

« Iraq is on a sure path to democracy », par Max Boot, The Age, 8 mars 2004.