George W. Bush s’est lancé dans une campagne publicitaire diffusée dans 16 États où il présente sa façon de voir l’histoire récente des États-Unis, avec des images de Ground Zero, de pompiers et le slogan : « Une direction ferme dans une période de changement ». Malheureusement pour lui, l’association internationale des pompiers a dénoncé ces spots et a révélé que les pompiers de la publicité étaient des acteurs. L’association des familles des victimes a condamné la campagne. John Kerry a rappelé que Bush avait sapé le travail de la commission d’enquête officielle sur le 11 septembre en lui refusant l’accès à des documents officiels et en interdisant que Condoleezza Rice ne témoigne en public avant d’interdire que son témoignage dure plus d’une heure. Alors que Bush avait affirmé qu’il ne ferait pas du 11 septembre un enjeu politique, cela n’a pas empêché un de ses partisans, le député républicain d’Oklahoma, Tom Cole d’affirmer que si Bush perdait l’élection, c’est Ben Laden qui la gagnerait.
Malheureusement pour Bush, il ne peut pas débattre contre les pompiers et les familles des victimes et désormais une majorité d’Américains estime que ces images étaient inappropriées. La tournure des évènements surprend les républicains qui ne s’attendaient pas à se trouver sur la défensive sur ce sujet. Aujourd’hui, 57 % des Américains estiment qu’il faut une « nouvelle direction » au pays. Il s’agit de la conséquence directe de la politique de Bush qui a profité du 11 septembre pour faire passer des mesures réactionnaires plutôt que de construire un consensus intérieur.
George Bush est désormais contraint à se lancer dans une campagne de dénigrement de son adversaire et cela le fait donc descendre de son piédestal présidentiel.
« Squandering the trauma of September 11 », par Sidney Blumenthal, The Guardian, 11 mars 2004.
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