Nous sommes les véritables gagnants de ces élections car nous avons 4 % de voix de plus que la dernière fois. Le FDP n’est plus fort que parce que la CDU a perdu des voix. Le plus important est ailleurs ; la République fédérale a changé. Pour la première fois depuis le début des années 50, il y a dans les vieux Länders le besoin d’une force à gauche de la social-démocratie. Il y a encore un an, je ne pensais pas que c’était possible. Nous avons longtemps été entre 4 et 5,1 % et nous venons de faire 8,7 %, grâce à une alliance avec une force de l’Ouest, grâce à Oskar Lafontaine (ancien président du SPD), c’est un très bon résultat.
De nombreux journaux se sont prononcés non seulement politiquement mais aussi personnellement contre Lafontaine et beaucoup de gens, surtout à l’Est, réagissent de façon épidermique à cela, ils ont dit : maintenant ça suffit.
Le néo-libéralisme s’est imposé dans les grands partis et même chez les Verts, il domine aussi à la télévision et dans les autres médias. Il y a cependant un début d’opposition, comme on le constate dans le Tageszeitung et dans Die Zeit. Il y a de nouveau avec nous une force qui s’oppose à cet état d’esprit au Bundestag.
Nous vivons une situation unique, le gouvernement des Verts et du SPD a été rejeté, et un autre entre l’Union et le FDP n’a pas été plébiscité. Ce n’est pas un signe d’instabilité, c’est un signe de normalité européenne.
Nous avons actuellement une majorité à gauche avec l’Union et le FDP. Je ne sais pas s’il s’agit d’une majorité de gauche, ou comme le dit Oskar Lafontaine, d’une majorité à gauche du centre. Si le SPD participe, la régression sociale ne sera pas aussi dramatique que si la CDU et le FDP gouvernaient seuls.
Le WASG (Wahlalternative Arbeit und soziale Gerechtigkeit, choix électoral pour l’égalité professionnelle et sociale) a gagné avec nous et nous devons fusionner le plus vite possible. Le SPD a davantage de membres, mais le WASG va dominer dans une dizaine de régions et nous dans 6 seulement. Peut-être serons-nous unis pour les élections à Berlin au printemps prochain.
« "Das Land verändert sich" « , par Gregor Gysi, Die Tageszeitung, 20 septembre 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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