La mauvaise gestion du dossier irakien par l’administration Bush est sur le point de conduire à une débâcle de notre sécurité nationale. Pour sauver la situation, l’administration doit changer de stratégie en Irak, dans la région et au niveau international.
Stabiliser l’Irak est un défi politique et militaire. Aujourd’hui, les États-Unis préparent un référendum sur la constitution en Irak. Mais ce texte va probablement être rejeté par les sunnites irakiens, qui ne parviendront pas pour autant à empêcher son adoption. Cela va attiser les rancœurs de cette communauté ; les divisions et violences sectaires pourraient évoluer en guerre civile, s’étendant à toute la région. La constitution ne sera pas un facteur d’unification.
Les Arabes sunnites n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes pour avoir boycotté les élections et pour leur soutien à l’insurrection, mais si on leur impose une constitution qu’ils ne peuvent pas avaler, on ne résoudra rien. Il faut repousser le référendum et rédiger un nouveau projet. Pour cela, il faut qu’un nouveau comité de rédaction soit constitué sur la base des élections de décembre. Cela encouragera les sunnites modérés, désireux de participer au processus.
Nous devons également renforcer le soutien international à notre action en Irak. Il faut construire un groupe de contact rassemblant des pays comme la France, le Japon, la Grande Bretagne et la Russie ou des organisations internationales comme l’Union européenne, l’OTAN et l’ONU. Il faut également développer des contacts dans la région. L’administration Bush doit par ailleurs rassurer la population états-unienne et mieux expliquer sa politique. On ne peut plus se contenter de formules vagues.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« For Success in Iraq, Change Course », par Joseph R. Biden Jr., Washington Post, 14 septembre 2005.
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