Il y a un an les États-Unis sont entrés en guerre car le président George W. Bush a convaincu la population et le Congrès que l’Irak était une menace imminente. Il a affirmé que Hussein était sur le point d’acquérir des armes nucléaires et qu’il avait des liens étroits avec Al Qaïda, deux affirmations fausses.
On ne sait pas encore exactement quels étaient les objectifs réels de cette guerre, mais il est évident que Karl Rove l’a utilisée politiquement. La décision d’attaquer a été prise en août, mais la campagne pour convaincre la population a commencé en septembre pour des raisons de marketing. Pour avoir plus d’impact le vote en sa faveur a été obtenu avant les élections de novembre. Ce scrutin a divisé les démocrates, mais à force de propagande, l’administration a obtenu un vote favorable.
Même avant le déclenchement de la guerre, la plupart des présupposés sur lesquels se fondaient la propagande étaient éventés, mais l’administration Bush a refusé de l’admettre. Nous nous sommes donc éloignés de nos alliés, nous avons affaibli l’ONU, nous avons attisé la haine à notre égard et rendu la guerre au terrorisme plus difficile à gagner. Le Premier ministre espagnol a payé son mauvais jugement à prix fort et le président Bush va en payer le même prix en novembre.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Bush’s Distortions Misled Congress in Its War Vote », par Edward M. Kennedy, Los Angeles Times, 19 mars 2004.