Dan Plesch du très sérieux Royal United Services Institute for Defense Studies demande dans le Guardian que le Royaume-Uni ne renouvelle pas son accord nucléaire avec les États-Unis. Il révèle, qu’aux termes de cet accord, la couronne britannique a pu développer le programme Trident et effectuer des essais dans le Nevada, mais qu’en contrepartie, elle a perdu sa souveraineté. En effet, cet accord autorise la CIA à s’ingérer dans la défense britannique et transforme le Royaume en un vassal de Washington. Une telle prise de position provenant d’un expert de cette qualité est un événement qui manifeste la puissance de la remise en cause de la « relations privilégiée » dont Margaret Thatcher et Tony Blair ont été les farouches défenseurs.

L’ancien président Bill Clinton revient sur le génocide rwandais dans le Washington Post. Constatant qu’on ne peut malheureusement pas revenir en arrière et refaire l’histoire, il regrette de ne pouvoir réparer ce drame. A contrario, il y voit une incitation de plus à ne pas rester passif devant d’autres drames en préparation, notamment le drame sanitaire du sida.
L’ambassadeur David J. Scheffer bat sa coulpe dans le Los Angeles Times. Il regrette sa passivité lors du génocide rwandais et appelle à la mise en place d’un mécanisme permanent d’intervention d’urgence. Celui-ci ne peut, selon lui, exister qu’au sein de l’ONU.
Michael E. O’Hanlon et Susan E. Rice, de la Brookings Institution, arrivent aux mêmes conclusions dans le même quotidien. Cependant, ils relèvent que, régionalement, l’Union africaine est en train de se doter de la force nécessaire avec l’aide financière de l’Union européenne. Aussi préconisent-ils un soutien des États-Unis à cette initiative.
Sunsan Rice toujours, mais avec Michael A. Levi cette fois, tente de dresser la liste des États susceptibles d’avoir profité de la filière pakistanaise pour acquérir des techniques nucléaires. Dans l’International Herald Tribune, elle pose quatre critères pour déterminer les suspects. On sera surpris de noter que l’un d’entre eux est le caractère musulman de l’État proliférateur, bien que ces auteurs admettent que la Corée du Nord ne soit pas vraiment islamique.

Nigel Purvis, ancien conseiller de l’administration Clinton, relève dans l’International Herald Tribune que John Kerry ne signera pas le Protocole de Kyoto s’il est élu. Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui, au-delà du mouvement vert de Ralph Nader, l’écologie n’est pas défendue par les démocrates, mais par une faction particulièrement dure du Parti républicain. Seul le très militariste John McCain s’inquiète au Congrès de la destruction des grands espaces américains.

Alain Délétroz, cadre humanitaire ayant vécu en Ouzbékistan, s’interroge dans Le Monde sur le changement de stratégie des terroristes depuis les attentats de Tachkent. Cette fois, Al Qaïda n’a pas attaqué de symbole des États-Unis, mais le pouvoir d’un despote. Si les grandes puissances continuent à soutenir la dictature d’Islam Karimov, alors c’est en Al Qaïda que le peuple placera ses espoirs, conclut-il. Certes, mais confondre des femmes qui donnent leurs vies pour venger celles de leurs maris avec Al Qaida, sous prétexte qu’elles sont musulmanes, et assimiler des attentats aveugles contre une population avec des opérations de résistance à l’oppression, sous prétexte qu’elles utilisent des techniques similaires, est un peu léger.
Dans le même quotidien atlantiste, trois intellectuels français, Pascal Bruckner, Iannis Iannanakis et Michèle Tribalat, vont plus loin encore dans l’amalgame. Ils dénoncent l’attitude des gouvernements européens qui se sont offusqués de l’assassinat de cheik Yassine. Pour ces auteurs, cette exécution extra-judiciare est justifiée par le caractère de la cible. Ils s’étonnent également de l’absence de compassion envers les victimes israéliennes et « américaines » qui, selon eux, illustrerait l’aspect sélectif et discriminatoire de la posture européenne. Ce faisant, ils mettent sur le même plan des crimes individuels et des crimes d’État et feignent de croire que la condamnation d’un assassinat voté en Conseil des ministres est affaire de compassion.

L’ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, reprend à son compte avec force détails les allégations selon lesquelles Saddam Hussein aurait soudoyé 270 personnalités influentes. Peu importe que cette affaire ait été montée de toutes pièces, elle fournit aux lecteurs du Washington Times une explication agréable à l’opposition de la France et de la Russie à l’invasion de l’Irak.