La fin surprise du parcours politiquement « victorieux » d’Ariel Sharon annonce le début de celui d’Ehud Olmert. Ce dernier est devenu, soudainement, le président du gouvernement israélien et deviendra, très probablement, le leader du parti Kadima.
L’histoire politique d’Olmert, qui a grandi dans les bras de la droite israélienne, prouve que l’homme ne cache pas ses tendances extrémistes. D’ailleurs, pendant les années 70, il s’est farouchement opposé à la proposition de rendre certains territoires, occupés par Israël, aux Palestiniens. Selon lui, le droit à l’occupation, pratiqué par l’État hébreu, est indiscutable. De même, il s’est opposé au règlement politique du conflit israélo-palestinien, tout en affichant sa haine envers le peuple arabe. Ehud a essayé, en tant que maire du Jérusalem, de marginaliser le coté arabe de la ville en mettant en place des infrastructures lui donnant un aspect « sioniste ».
L’homme est célèbre pour ses alliances politiques contradictoires. Ainsi, a-t-il établi différentes alliances avec différentes figures politiques israéliennes, avant de miser sur Sharon. Les deux ont montré, lors des dernières années, qu’ils partagent la même vision. Ils l’ont confirmé en concevant ensemble le retrait unilatéral de Gaza. Sharon s’est servi en maintes reprises de son ami Olmert pour tester les réactions d’autres partis politiques. C’était bien le cas avant de voter le projet de « feuille de route » par le gouvernement d’Israël. Ehud était l’un des premiers à joindre Sharon dans son nouveau parti, lui prouvant, ainsi, sa loyauté absolue. Selon certains experts, sa vision économique et sociale ne diffère pas trop de celle de Benjamin Netanyahu. Quant à ces convictions politiques, elles sont proches de celles Amir Peretz, le leader du parti travailliste.
A quel point Olmert réussira-t-il a rassemblé, autour de lui, les personnalités opposées dont se compose le nouveau parti « Kadima » ? Possède-t-il le même charisme que Sharon, permettant de convaincre les Israéliens à nouveau de la ligne politique tenue par ce dernier ? Olmert aura besoin des miracles pour guider son pays dans cette période très sensibles dans l’histoire de la région.

Source
Annahar (Liban)

« إيهود أولمرت المتقلّب », par Rendah Haidar, Annahar, 09 janvier 2006.