Quand Ariel Sharon rencontrera George W. Bush aujourd’hui, il sera surtout préoccupé par la sécurité d’Israël. Mais, en tant que juifs américains préoccupés par la sécurité d’Israël et des États-Unis, nous souhaiterions que Sharon soit plus attentif aux implications de sa politique sur la sécurité des États-Unis. Israël et les États-Unis ont besoin l’un de l’autre. Israël doit régler le conflit israélo-palestinien pour que les États-Unis puissent collaborer efficacement avec les pays arabes dans la guerre au terrorisme et la stabilisation de l’Irak.
Alors que les États-Unis veulent que ces pays prennent des risques politiques pour affronter le terrorisme, on peut attendre d’Israël qu’il fasse également des efforts face aux menaces qui pèsent sur la stabilité internationale. Mais les liens de Sharon avec les États-Unis sont ambigus. Il cite fréquemment son amitié avec Washington et observe les avertissements des États-Unis s’opposant à l’assassinat de Yasser Arafat, mais il rejette toute demande de Bush de négociation avec les États arabes, les compare aux nazis et refusait de travailler avec Mahmoud Abbas.
Il ne faut pas qu’Israël se laisse dicter son attitude par les États-Unis, mais il faut qu’il tienne compte de leur avis et de leurs priorités régionales. Ainsi, les États-Unis ont demandé que la clôture de sécurité soit construite de façon à limiter l’impact négatif sur une solution diplomatique et que le retrait de Gaza ne serve pas à s’assurer un meilleur contrôle de la Cisjordanie. Une alliance doit fonctionner dans les deux sens.
« What the US needs from Ariel Sharon », par Henry Rosovsky et Jonathan Jacoby, The Boston Globe, 15 avril 2004.
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