Le dernier livre de Bob Woodward, Plan of Attack apporte de nouveaux documents significatifs qui démontrent une fois de plus les abus gouvernementaux et les pratiques anticonstitutionnelles qui ont précédés l’attaque de l’Irak aux États-Unis. Ces méthodes ne sont pas sans rappeler celles utilisées par Reagan dans le scandale Iran-Contras. La Guerre d’Irak a été conçue par le président de façon à faire échapper le processus aux contre-pouvoirs. L’affaire Iran-Contras avait entraîné une purge des néo-conservateurs dans l’administration Reagan (Elliot Abrams, Richard Perle) alors que désormais ils sont au cœur du pouvoir.
Woodward note ainsi qu’en juillet 2002, George W. Bush a amorcé des préparatifs de l’attaque en Irak qui ont coûté 700 millions de dollars, une dépense que le Congrès n’a pas autorisée. Il affirme également que le plan d’attaque de l’Irak a été montré avant son déroulement à l’ambassadeur saoudien aux États-Unis alors qu’il était interdit de le montrer à un étranger. Colin Powell n’a eu connaissance de ce plan qu’après l’ambassadeur, sur demande de Condoleezza Rice.
Il semble évident que la révélation de cette histoire à Woodward est le fait de Powell lui-même et que ce livre reflète donc ce que pense le secrétaire d’État : le gouvernement est sous le contrôle du « bureau de la Gestapo » néo-conservateur sous la direction de Dick Cheney. Le livre décrit également comme Powell a voulu rejeter le dossier en faveur de l’attaque de l’Irak fourni par le chef de cabinet de Cheney, Lewis Libby, mais finalement a joué au bon soldat.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« What Colin Powell saw but didn’t say », par Sidney Blumenthal, The Guardian, 22 avril 2004.