La chute du gouvernement indien est un grand choc politique qui fait un surprenant écho à la défaite d’Indira Ghandi en 1977. Le BJP n’avait pas les mêmes tendances autocratiques qu’Indira Ghandi, mais il avait lui aussi fermé les yeux sur des atteintes aux Droits de l’homme, au premier rang desquelles on comptait les massacres de musulmans, notamment dans l’État du Gujarat où il est même accusé de complicité. La victoire du parti du Congrès dans cet État laisse d’ailleurs penser que la population a été écœurée par ces comportements comme elle avait été écœurée par l’attitude du pouvoir en 1977.
Ces élections ont fait ressurgir les vieilles divisions de la société indienne et les rivalités riches-pauvres et ville-campagne. Ainsi, la bourgeoisie urbaine a voté pour l’ancien gouvernement quand les milieux pauvres, surtout ruraux, ont voté contre. C’est la manifestation du creusement des inégalités en Inde. Il faut admettre que les élites économiques ne voient pas non plus d’un mauvais œil la victoire du parti du Congrès et que les marchés n’ont pas trop mal pris la défaite de leurs favoris, mais les dépossédés de l’Inde ont fait entendre leur voix. Désormais, les partis au pouvoir savent ce qu’il leur coûtera de négliger leur bien-être.
J’espère que, dans cette nouvelle ère qui s’ouvre en Inde, le pays rejettera la dénonciation des étrangers que le BJP avait utilisé durant sa campagne et que l’enseignement de l’histoire du pays échappera aux idéologues et aux extrémistes.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
The Independent (Royaume-Uni)
Le Monde (France)
« India’s New Era », par Salman Rushdie, Washington Post, 14 mai 2004.
« My pleasure in India’s hopeful election results », The Independent, 15 mai 2004.
« Un précieux moment d’espoir en Inde », Le Monde, 15 mai 2004.
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