L’histoire du conflit israélo-palestinien se résume assez bien dans les cartes successives du Proche-Orient. Certains Palestiniens et Israéliens regardent encore la carte de la Palestine sous mandat britannique avec nostalgie. Les premiers voient dans cette entité le territoire d’un État unifié, indépendant, démocratique et laïque avec une majorité arabe, tandis les seconds voient le territoire d’Eretz Israël, la mère patrie juive. La carte de 1947, prévue par l’ONU n’a jamais eu d’existence réelle puisque la guerre de 1948 a permis à Israël d’annexer de nouveaux territoires. À partir de 1967, la carte a encore changé. Aujourd’hui, Olmert vient avec une nouvelle carte.
Suivant le plan du Premier ministre israélien, les Palestiniens auraient moins de 20 % de la Palestine originelle. Olmert prétend qu’il n’y a pas de partenaires arabes avec qui négocier et décide donc de fixer unilatéralement les frontières d’Israël. Il est toutefois douteux qu’eune telle méthode soit en mesure d’apporter la paix et la stabilité. Olmert met en avant que son plan met un terme au rêve du grand Israël, mais il met aussi fin à toute possibilité de revenir aux frontières de 1967. Les Palestiniens perdraient ainsi toute possibilité d’avoir Jerusalem pour capitale.
Comment les Palestiniens pourraient-ils accepter une telle situation ? Cette « solution » ne ferait que prolonger le conflit.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« The incredible shrinking Palestine », par Sandy Tolan, Los Angeles Times, 21 mai 2006.