Le Weekly Standard, organe des néoconservateurs, consacre sa « une » au meilleur gouverneur des Etats-Unis. Cet homme remarquable, qui préside depuis huit ans aux desrinées de la Floride n’est autre que Jeb Bush, fils de George H. et frère de George W. Son bilan, nous dit-on est époustouflant : il a transformé son État en un laboratoire de démocratie, il a repris le contrôle des diverses administrations locales, il a orienté l’économie vers les hautes technologies, il a baissé les impôts, ouvert le système éducatif aux noirs, ralenti les dépenses de santé et géré les conséquences des ouragans.
Malheureusement, poursuit l’hebdomadaire, Jeb Bush est un gars de terrain qui n’aime pas les mondanités de Washington et n’envisage pas de se présenter à la présidence des États-Unis. Il serait si bien à la Maison-Blanche.
Bien sûr le Weekly Standard ne tente pas de duper ses lecteurs. Il leur annonce plutôt la candidature de Jeb à l’investiture républicaine en utilisant la « langue de bois » politique. Et le bilan quelque peu fantaisiste de son gouvernorat ne doit pas être lu au mot-à-mot, mais compris comme l’exposé de son programme électoral. La presse est ici en osmose complète avec le pouvoir au point d’adopter sa rhétorique.
Reste une interrogation pour le lecteur : après le père et le fils Bush, les néoconservateurs n’ont-ils aucun autre candidat à présenter qu’un des frères ? Le système est-il arrivé à un point d’essouflement tel qu’il ne parvient même plus à envisager de renouveller la tête d’affiche ?
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