Il ne pourrait y avoir de plus grande urgence qu’aujourd’hui dans l’arrêt de la prolifération nucléaire. Un échec aurait des conséquences terribles, peut-être la fin de la seule expérience biologique avec une haute intelligence.
Avant 1975, quand le Shah était au pouvoir, Washington soutenait ses programmes nucléaires. Aujourd’hui, on assure que l’Iran n’en a pas besoin et que Téhéran poursuit donc, nécessairement, un programme militaire secret. L’année dernière, Henry Kissinger assurait que l’Iran n’avait pas besoin de l’énergie nucléaire compte tenu de ses réserves pétrolières. Soit exactement le contraire de ce qu’il disait il y a 30 ans quand il était dans l’administration Ford en compagnie de Donald Rumsfeld, Dick Cheney et Paul Wolfowitz. Quand on le lui a fait remarquer, il a simplement déclaré qu’en 1976, l’Iran était un allié.
Les Iraniens ne sont pas aussi prêts que nous à oublier l’histoire. Ils se souviennent que les États-Unis ont équipé Saddam Hussein pour qu’il mène une guerre qui a fait des centaines de milliers de victimes. Ils se souviennent des sanctions économiques Bill Clinton et des menaces de George W. Bush. En mai 2003, d’après Flynt Leverett, le président iranien Khatami avait proposé à Washington des négociations en vue d’une normalisations des relations mais les États-Unis ont refusé. Les États-Unis ont également fait capoter un projet de Mohammed ElBaradeï sur un renforcement du Traité de non-prolifération que l’Iran avait accepté.
Pour sortir de la crise, il faut en finir avec les menaces états-uniennes et israéliennes, accepter le renforcement du Traité de non-prolifération et appliquer enfin l’article 6 demandant une réduction de l’arsenal nucléaire des puissances nucléaires.
« A negotiated solution to the Iranian nuclear crisis is within reach », par Noam Chomsky, The Guardian, 19 juin 2006.
« La crisis nuclear con Iran », El Periodico, 29 juin 2006.
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