L’Autorité palestinienne ne pourra bientôt peut-être plus assurer ses fonctions, faute de financement, Israël ayant saisi le fruit des taxes qu’elle devait toucher et l’aide internationale n’étant plus versée. Ce possible effondrement est symptomatique d’un plus grand problème qui met à mal le processus de paix et l’application de la solution des deux États.
Il est temps que la communauté internationale se demande quelle solution à long terme, elle souhaite au Proche-Orient. La solution des deux États ? Autre chose ? Ce n’est que quand nous aurons répondu à cette question que nous pourrons déterminer quelle valeur donner à l’Autorité palestinienne. Avons nous besoin d’elle ? N’est-elle pas que le dernier résidu de l’accord d’Oslo aujourd’hui largement discrédité ?
L’Autorité palestinienne a servi jusqu’ici à pourvoir à la mise en place de services aux Palestiniens. Elle ne l’a pas toujours fait de la meilleure façon qui soit, mais pour la première fois des Palestiniens exerçaient cette responsabilité. L’Autorité palestinienne était également un interlocuteur et un organisme gérant les donations internationales. La destruction de l’Autorité palestinienne empêchera les Palestiniens de disposer de services publics. Si l’Autorité palestinienne est détruite, qui effectuera ces tâches ? Une administration israélienne ? C’est douteux compte tenu de la volonté de désengagement actuelle. La communauté internationale ? Ce n’est pas une solution à long terme. Les voisins arabes ? Ce n’est pas plus une solution viable.
Peut-être qu’une disparition de l’Autorité palestinienne permettrait de construire une nouvelle organisation et des institutions plus démocratiques. Mais peut-être aussi que cela ne serait pas possible et nous aurions alors détruit 12 ans de travail.

Source
Daily Star (Liban)

« Do we actually need the Palestinian Authority ? », par Christian Berger, Daily Star, 13 juin 2006.