En janvier 2006, les États-Unis bombardaient le Baloutchistan, une province du Pakistan frontalière de l’Afghanistan, causant la mort de nombreux civils, ce qui engendra d’importantes manifestations et des dissensions parmi les alliés du général Musharraf au pouvoir, sans parler de l’indignation internationale suite à cette violation flagrante de la souveraineté d’un État officiellement allié.
Pour pouvoir continuer à bombarder les régions hostiles au régime du général Musharraf, allié précieux dans la « guerre au terrorisme », sans toutefois s’exposer à l’ire de la population, les forces spéciales de l’US Army expérimentent actuellement une nouvelle arme. Sorte de croisement entre la roquette et le missile de croisière, le HIMARS (pour High Mobility Artillery Rockets, fusées d’artillerie à haute mobilité) est lancé depuis le côté afghan de la frontière à partir d’un véhicule tout-terrain, indispensable dans cette région montagneuse. Il peut être guidé par GPS jusqu’à sa cible et délivrer plusieurs sortes de charges, notamment des bombes à sous-munitions.
Officiellement, cette arme permet d’atteindre des cibles que les frappes aériennes distinguent mal par mauvais temps, jusqu’à une distance de 300 km. Mais surtout, personne ne peut identifier d’aéronefs états-uniens sur zone.
Ainsi, le mardi 19 juin 2007, une gigantesque explosion causait la mort d’au moins 30 personnes, dont des civils, dans le Nord-Waziristan. Les autorités pakistanaises et états-uniennes affirment qu’elle était due à des munitions présentes sur place. Pourtant les témoins locaux affirment avoir vu 3 missiles en provenance de l’Afghanistan tout proche. Il s’agit de la première utilisation du HIMARS sur un théâtre d’opération.
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