L’élection présidentielle de samedi en Afghanistan sera un moment clé de l’histoire du pays. Pendant trois ans, la communauté internationale a fait un travail extraordinaire pour stabiliser le pays et construire l’avenir de son peuple. Durant mon récent voyage, j’ai eu l’opportunité d’apprécier le rôle essentiel des forces de l’OTAN, actuellement sous le commandement du général français Jean-Louis Py. Toutefois, malgré nos efforts, une question reste préoccupante : l’accroissement de la production de drogue.
Cette production touche 28 des 32 provinces du pays, emploie 1,7 million de personnes et s’élève à 3600 tonnes d’opium par an, les deux tiers de la production mondiale. Aujourd’hui, 90 % de l’héroïne qui arrive en France est afghane. C’est un problème de santé publique en Europe, mais cela déstabilise également la société afghane car elle enrichit les seigneurs de guerre. Développée dans des zones de non-droit, cette production permet d’alimenter financièrement les combattants talibans et comme 10 % de la drogue produite est consommée localement, le problème de santé est grave. Par ailleurs, cette culture endommage le développement économique.
La France et la communauté internationale sont concernés par ce problème. Il faut renforcer la police afghane et le système judiciaire, accélérer la démobilisation des milices, s’attaquer aux laboratoires, mais c’est insuffisant. Il faut créer une nouvelle force internationale travaillant spécifiquement sur cette question et encourager les agriculteurs à cultiver de nouvelles cultures. Il est également important de travailler avec les pays voisins sur cette question.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Afghanistan’s Drug Boom », par Michèle Alliot-Marie, Washington Post, 6 octobre 2004.
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