D’un point de vue palestinien, le départ de Yasser Arafat de la direction politique est un grand vide qui sera difficilement comblé car il est considéré comme le père de la nouvelle nation palestinienne. Depuis son élection en 1968 au poste de président du comité exécutif de l’OLP, son statut est supérieur à celui de toutes les grandes figures palestiniennes historiques. Aucun des successeurs potentiels d’Arafat n’a son prestige ou son autorité personnelle.
Arafat a été présenté comme un obstacle à la paix mais en Cisjordanie ou à Gaza, il reste la seule figure d’autorité. Peut-être que son ou ses héritiers seront plus conciliant mais cela n’aura pas grand intérêt car ils n’auront pas un iota de son influence ou de son pouvoir. Après Arafat, les territoires palestiniens vont sombrer dans le chaos. Israël doit s’y préparer mais surtout pas soutenir telle ou telle personnalité contre une autre car tous les favoris de Tel-Aviv seront présentés comme des agents étrangers et délégitimés. En fait, seul un homme perçu comme un ennemi d’Israël recevra une légitimité. Marwan Barghouti est ainsi considéré comme le favori des Palestiniens.
La voie la plus sage est d’autoriser les élections dans les territoires.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Don’t interfere, they’re looking for an heir », par Danny Rubinstein, Ha’aretz, 29 octobre 2004.