Aujourd’hui, à Rome, les Premiers ministres des 25 nations de l’Union européenne se rassemblent pour signer la Constitution commune et pour s’engager sur les mêmes règles en, matière de Droits de l’homme et de valeurs démocratiques. C’est un événement exceptionnel quand on songe aux guerres qui ont déchiré ces nations et quand on pense que le tiers des États signataires de la Charte des droits fondamentaux étaient des satellites soviétiques. On peut ajouter à cela que deux d’entre eux ont eu les derniers régimes fascistes d’Europe et qu’un autre était dirigé par une junte militaire.
Pourtant, peu de gens se réjouissent de ce triomphe en Grande Bretagne. Ceux qui affirment qu’il s’agit d’un succès s’exposent à des attaques sévères de la part du Daily Mail, de la presse de Murdoch ou du Daily Telegraph, des journaux qui ne comprennent pas que dans un monde interdépendant, il est obligatoire de faire des concessions, qu’on soit membre ou non de l’Union européenne. Au contraire, ce texte devrait être bien accueilli par ceux qui ne veulent pas du fédéralisme car le texte renforce la dimension intergouvernementale. Il faut convaincre les électeurs du bien fondé de ce texte à présent mais organiser un référendum n’est pas forcément la meilleure façon de procéder. Toutefois, un échec dans le référendum serait un sévère coup d’arrêt.
Trois quart du texte est déjà appliqué et est issu de textes existant. La gauche doit soutenir ce texte car il inscrit dans un texte le modèle social européen, un modèle assiégé depuis quatre ans par l’administration Bush.
« A strong Europe - or Bush’s feral US capitalism », par Robin Cook, The Guardian, 29 octobre 2004.
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