Le dernier président à obtenir une réélection en plein pendant une guerre difficile fut William McKinley en 1900. La coïncidence est amusante car Karl Rove est un admirateur de McKinley et surtout de son directeur de campagne Mark Hanna. Il n’y a plus qu’à espérer que les guerres de George W. Bush se termineront aussi bien que celle de McKinley.
La capacité du président à obtenir la victoire est plus impressionnante que celle de McKinkley si on considère les forces liguées contre lui, de George Soros à Dan Rather en passant par Ben Laden, dont la curieuse cassette vidéo de menace juste avant l’élection ressemblait à une version coranique des films de Michael Moore. En réélisant le président avec une marge de 3,5 millions de voix, les États-Unis ont montré qu’ils n’étaient pas intimidés par les terroristes du Moyen-Orient ou les Européens. Les Américains n’ont pas cru que John Kerry aurait les tripes pour nous mener à la victoire. À Paris et à Los Angeles on a dû avoir du mal à digérer cette défaite.
Dans son second mandat, Bush devra mieux expliquer sa gestion de la guerre. Il ne peut pas ignorer totalement ceux qui doutent de sa politique. Nommer un démocrate de premier plan comme Joseph R. Biden (qu’on annonçait comme un probable secrétaire d’État de Kerry) pourrait être un bon choix.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Bush’s Solid, McKinley-Style Victory », par Max Boot, Los Angeles Times, 4 novembre 2004.