En 1991, certains pensaient que l’Ukraine ne resterait pas longtemps un État indépendant et ils se désintéressèrent du pays. Pourtant, régulièrement, les mouvements étudiants se mobilisèrent pour faire vaciller le pouvoir. Lors de la dernière campagne électorale, Léonid Kuchma a soutenu Viktor Yanukovych et a organisé le trucage des élections massivement, ce qui n’a permis à son poulain que de l’emporter de 3 % devant Viktor Yushchenko. Pendant la campagne, Vladimir Poutine ets venu à deux reprises en Ukraine pour soutenir Yanukovych, mais cette tactique a eu un effet pervers car elle a été perçue comme un retour à une politique tsariste et des rumeurs de présence des forces spéciales russes en Ukraine se sont multipliées.
La préoccupation de la Russie concernant l’Ukraine est compréhensible : la flotte de la mer noire y réside et ce pays est essentiel à la Russie pour retrouver un statut de puissance mondiale. Mais ce sont là les préoccupations des Russes, pas les nôtres. Malgré les avis russes et en dépit du froid, les Ukrainiens se sont rassemblés pour soutenir Viktor Yushchenko. Au moment où j’écris ces lignes, ma femme et ma fille aînée sont en train de manifester. Ce qui est en jeu ce n’est pas cette élection, c’est notre survie en tant que démocratie. C’est pour cela que des responsables politiques comme Colin Powell ou Gerhard Schröder ont refusé de reconnaître les résultats officiels. Mikhail Saakashvili nous a souhaité bonne chance.
Je n’ai jamais été aussi fier de mes compatriotes qu’aujourd’hui. Ils se battent tout en sachant que le gouvernement fera tout pour rester au pouvoir, mais seule la reconnaissance de Yushchenko comme vainqueur de l’élection satisfera leur demande.
« We have proved that we are a nation », par Ivan Lozowy, The Independent, 26 septembre 2004.
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