Cela fait dix ans demain que la Fédération de Russie a lancé sa guerre contre la Tchétchénie sous le prétexte de « restaurer l’ordre constitutionnel » dans la République tchétchène. Après un intermède de trois ans entre 1996 et 1999, la Russie a envahi à nouveau le pays et la seconde guerre de Tchétchénie dure depuis cinq ans. Elle a fait des milliers de victimes et a détruit les infrastructures du pays. Le terrorisme est devenu un élément central du conflit et contrairement au premier conflit tchétchène, il n’y a aucun effort pour organiser des négociations.
Bien qu’elle soit présentée comme une partie de la guerre au terrorisme, celle de Tchétchénie n’a fait que développer le terrorisme, les deux camps s’accusant d’être des terroristes. La Russie le pratique à un niveau étatique en ayant tué le quart de la population tchétchène et les Tchétchènes en s’attaquant aux métros russes ou en prenant des otages. Le Kremlin affirme que les résistants tchétchènes font partie d’un vaste réseau terroriste global afin d’empêcher toute analyse de la situation. Pourtant, le fait que les actes terroristes tchétchènes soient accompagnés de revendications concernant un retrait des troupes russes et pas de la lutte contre la chrétienté et que les cibles russes au Moyen-Orient ne soient pas prises pour cibles montre bien que les Tchétchènes n’ont pas de liens avec Al Qaïda.
En diabolisant la résistance tchétchènes et en refusant de négocier avec Aslan Maskhadov, le Kremlin ouvre la voie aux radicaux qui commettent des attentats cruels et meurtriers, déstabilisant toute la région. La Russie a préféré s’appuyer sur des criminels en Tchétchénie, rejetés par la population, et cela n’a pas contribué à apaiser la situation. La seule façon d’en sortir est de négocier avec Maskhadov et d’accepter un cessez-le-feu.
Malheureusement, bien que le conflit ait fait plus de morts que le Kosovo, la communauté international ne s’y intéresse pas.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« A Chechnya Plan : Talk », par Ilias Akhmadov, Washington Post, 10 novembre 2004.
Russia’s language of terror in Chechnya », Dawn, 12 décembre 2004.
Chechnya : Russia Should Talk to Maskhadov », Arab News, 12 décembre 2004.
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