« L’Europe est la première donatrice »

Suite au tsunami dans l’Océan indien, la France a annoncé une aide d’urgence de 20 millions d’euros, l’Union européenne une aide de 43 millions qui seront dépensées tout de suite. Il nous faudra évaluer plus tard le coût de la reconstruction et allouer les sommes en fonction. Pour l’aide d’urgence, il y aura une réunion le 6 janvier en Indonésie, puis sous l’égide des Nations unies le 11 janvier à Genève, ce qui permettra de clarifier tous les engagements financiers. L’ONU a jugé que les pays riches étaient pingres, mais notons que l’Europe a été la première donatrice et que la France, avec une aide au développement représentant 0,42 % de son PIB) est le premier pays du G7 dans ce domaine.
Concernant l’aide aux pays touchés, il va falloir agir au cas par cas car il y a de grandes disparités de ressources selon les pays, de même tous les pays ne sont pas endettés de la même façon. Ainsi, l’Indonésie relève du Club de Paris, car elle est lourdement endettée avec une grosse dette bilatérale publique : la dette de la Thaïlande est négociable sur les marchés financiers et l’Inde a une dette qui ne représente que 20 % de son PIB. Pour un pays aussi lourdement endetté que l’Indonésie, il faut une action du Club de Paris, mais surtout du FMI qui peut, au choix, différer les échéances ou accorder une facilité exceptionnelle au titre de l’assistance d’urgence, un dispositif prévu dans ses statuts. Le président de la République s’est prononcé pour un moratoire de la dette des pays asiatiques et c’est sur quoi le Club de Paris devra se pencher lors de sa réunion du 12 janvier.
Il est difficile de savoir à présent quel sera l’impact économique de cette catastrophe. Personne n’en sait rien. Voilà pourquoi il faut raisonner au-delà du simple court terme et configurer le FMI pour qu’il soit prêt à réagir automatiquement, sans réunion, aux chocs exogènes de ce genre.