Beaucoup d’incertitudes demeurent à propos de Mahmoud Abbas, le nouveau président de l’Autorité palestinienne. Accepte-t-il l’existence d’Israël, ou veut-il le détruire ? Le presse bute sur les apparentes incohérences du discours d’Abbas qui exige que les terroristes palestiniens arabes cessent leurs attaques contre Israël tout en les qualifiant de "héros du combat pour la liberté". De même, il demande l’arrêt de la violence mais également le " droit au retour " de quatre millions de Palestiniens, ce qui est un manière de suggérer l’élimination d’Israël. En réalité, il n’y a aucune contradiction : en insistant sur un "droit au retour", M. Abbas signale son intention d’annuler les évènements de 1948 mais contrairement à Yasser Arafat, il conçoit plus d’un moyen pour atteindre cet objectif.
Arafat n’a jamais eu comme outil que le terrorisme tandis qu’Abbas a reconnu que le terrorisme n’avait mené à rien. M. Abbas fait preuve de flexibilité tactique. Contrairement à Arafat, qui ne put jamais renoncer à l’outil du terrorisme, grâce auquel il avait acquis la fortune, le pouvoir et la gloire, M. Abbas examine la situation de manière plus pertinente. Il n’accepte pas plus qu’Arafat, le Hamas ou le Jihad islamique l’existence de ce qu’il qualifiait si aimablement l’autre jour d’"ennemi sioniste", mais il peut envisager de multiples moyens de le détruire et les moyens de démanteler l’État juif ne manquent pas : armement nucléaire, armées d’invasion, méga-terrorisme, terrorisme conventionnel, croissance démographique palestinienne, "droit au retour" ou encore désinformation visant à embrouiller à tel point les Israéliens que les gauchistes post-sionistes parviennent à convaincre la population de renoncer, unilatéralement, et d’accepter un statut de dhimmi (asservi) au sein de "la Palestine".
Conscient de sa faiblesse, Staline en 1930 avait exprimé son intention de faire de l’URSS un bon citoyen international et il respecta sa promesse jusqu’en 1939, lorsqu’il se sentit assez fort pour lancer l’offensive, entamant alors un demi-siècle de campagne d’agression inégalée, qui ne cessa qu’avec l’effondrement de l’État soviétique. Pour M. Abbas, nous sommes en 1930. Il comprend la nécessité de calmer le jeu. Cet homme capable de juger les circonstances de manière réaliste et d’y réagir avec pondération peut constituer un ennemi beaucoup plus redoutable pour Israël que ne l’a été Arafat.
« Which Way Will Abbas Go ? », par Daniel Pipes, New York Sun, 11 janvier 2005
« Deciphering Mahmoud Abbas », Jerusalem Post, 11 janvier 2005.
Le texte en Français est disponible ici sur le site de l’auteur.
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