Dans la vie réelle, certaines situations concomitantes peuvent ressembler à ce que certains politologues férus de littérature appelleraient des complots. Certaines personnes utilisent ces circonstances pour affaiblir le pouvoir, mais cela ne signifie pas qu’un plan de déstabilisation ait été établi à l’avance, ce qu’impliquerait la notion de complot. Si le pouvoir donne du grain à moudre à l’opposition qui utilise ses erreurs, on ne parle plus de complot, mais de combat politique. Cette idée romanesque de complot impliquerait des transactions secrètes, entre les décideurs économiques mis en place par Vladimir Poutine et sa propre opposition. Cela me semble exclu.
S’il existe un centre décisionnel pour ces actions contre le pouvoir en place, il s’agit du groupe Berezovski-Khodorkovsky-Nevzlin, mais je ne pense pas qu’il soit assez solide pour donner quelque garantie que ce soit à ses alliés dans ce jeu dangereux contre le président.
Le gouvernement a parié sur la popularité de Vladimir Poutine et la traditionnelle passivité du peuple pour faire passer cette réforme. S’il continue dans cette direction, il va tomber de haut. Je crois savoir cependant que le pouvoir est déjà en train de prendre les mesures adéquates. Le président doit trouver un équilibre entre un gouvernement social et des réformes libérales. Si on continue à transporter des dizaines de millions de gens gratuitement chaque année, alors les services publics vont s’effondrer. On doit pouvoir faire en sorte que les usagers payent pour les services publics sans pour autant pénaliser les couches les moins favorisées. Le président a la fibre sociale, mais les libéraux appliquent le principe « après moi le déluge ».
Je ne pense pas que les révolutions colorées soient le fruit d’un complot, mais plutôt de l’utilisation des erreurs du pouvoir.
« ПОЛИТИЧЕСКАЯ БОРЬБА ИЛИ ЗАГОВОР ? », par Alexeï Pouchkov, Trud, le 1 Février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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