Konstantin Kossatchev : En critiquant la Russie pour quelques tendances non démocratiques, l’Occident n’essaye pas de nous mettre des bâtons dans les roues mais s’évertue à éviter la répétition à l’identique de l’histoire passée, quand la société soviétique fermée constituait sans cesse un danger, quelquefois réel quelquefois imaginaire. C’est une tendance générale à laquelle viennent s’ajouter les éruptions agressives de quelques politiciens occidentaux qui jouent actuellement la carte de la Russie pour leurs propres gains politiques. Ils partent du principe suivant : si on n’arrive pas à démocratiser la Russie, alors il faut la diaboliser, s’avancer le plus possible au Nord et à l’Est, vraisemblablement jusqu’à l’Oural, et ainsi assoire son emprise sur l’Europe de l’Ouest et une partie de l’espace post-soviétique.
Léonid Gozman : Il y a des gens irresponsables et étroits d’esprit en Occident comme en Russie. Ces gens colportent des formules venus d’Amérique, qui font des Russes un peuple qui ne rêve que de tout conquérir et qui n’a que des ambitions néfastes. L’action commune de tous ces gens a provoqué des complications dans les relations entre l’Occident et la Russie.
Akram Khouzam : D’après moi la Guerre froide ne s’est pas terminée avec l’effondrement de l’URSS, elle se perpétue par d’autres méthodes. En dépit de toutes les déclarations qui vont dans le sens contraire, la Russie est restée un ennemi pour les États-Unis. Aucun des problèmes entre les deux pays n’a été résolu, l’entrée de la Russie dans l’OMC, ou l’élargissement de l’OTAN à l’Est par exemple.
Izvestia (Fédération de Russie)
Quotidien, diffusé à 430 000 exemplaires, fondé en 1917 comme la Pravda.
« ПОМОГАЕТ ИЛИ МЕШАЕТ ЗАПАД РАЗВИТИЮ РОССИИ ? », par Konstantin Kossatchev, Léonid Gozman et Akram Khouzam, Izvestia, 4 Février 2005.
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