Il n’y aura pas de retour à la « Guerre froide ». La Russie veut s’impliquer dans la résolution des problèmes internationaux et non s’imposer comme une puissance mondiale et étendre sa sphère d’influence. Les intérêts nationaux de la Russie, particulièrement dans le domaine de la sécurité, ne seront favorisés que par une coopération étroite avec le monde extérieur. C’est pourquoi nos efforts pour construire une Russie forte, unie, démocratique et libre, dont la communauté mondiale a besoin, passent par des relations extérieures responsables et stables. Pourtant, des voix dissonantes dans les médias européens et américains parlent de "refroidissement" des relations et essayent de nous faire porter le masque de l’ennemi.
Ce qui est étonnant dans la campagne anti-russe actuelle, contrairement à ce qui s’est passé durant la « Guerre froide », c’est qu’elle ne se fait pas sur fond de combat idéologique ou de concurrence militaro-politique, mais dans le cadre d’un partenariat dynamique entre la Russie, les États-Unis et l’Europe. Il faut mettre de côté nos différences et garder à l’esprit les intérêts stratégiques communs. Quelles sont les causes de ce rejet de la Russie ? Les récentes décisions concernant le rétablissement de l’unité et de la sécurité du pays ? Pourtant notre gouvernement est ouvert au dialogue sur les difficultés rencontrées aussi bien par les Américains que par les Européens face au retour de la menace terroriste. L’administration américaine a pris des mesures administratives et pénales draconiennes envers ses citoyens, comme envers des étrangers qui font s’interroger beaucoup de gens sur la réalité du principe de société libre. Depuis quand une décision interne, prise par un état souverain, dans le cadre de sa constitution, pour lutter contre la délinquance financière ou réformer le mode d’élection des pouvoirs régionaux serait un motif de confrontation voir même de crise internationale ?
Le fait que dans certains pays, les bases juridiques du système de gouvernement n’aient pas été changées depuis des siècles ne signifie pas que le modèle démocratique est parfait. Malgré toutes ces attaques dans les médias, la Russie ne se laisse pas aller à d’irrationnelles humeurs anti-occidentales. Nous n’avons pas besoin de cette confrontation, la Russie va s’efforcer de régler ses problèmes socio-économiques, de s’intégrer dans la politique et l’économie mondiale tout en étant ouverte et prête au dialogue. Certains partenaires devraient se défaire de stéréotypes qui nuisent à la confiance réciproque.
La logique de coopération multilatérale est plus forte que la logique de confrontation et d’isolement. C’est pour cela que l’avenir lui appartient.
Izvestia (Fédération de Russie)
Quotidien, diffusé à 430 000 exemplaires, fondé en 1917 comme la Pravda.
« ВОЗВРАТА К "ХОЛОДНОЙ ВОЙНЕ" НЕ БУДЕТ », par Sergeï Lavrov, Izvestia, 14 Février 2005.
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