« Nous n’allons pas entreprendre des négociations juste pour la forme »

L’Azerbaïdjan conduit une politique indépendante. Des États dependants existent, je ne les nommerai pas, ils sont faibles, on peut en faire ce que l’on veut. On pourrait qualifier notre relation avec la Russie de partenariat stratégique : les échanges économiques sont florissants. 2005 est l’année de l’Azerbaïdjan en Russie, et 2006, sera celle de la Russie chez nous. De notre coopération dépend aussi la stabilité et la sécurité de la région. La Russie est membre du « Groupe de Minsk » de l’OSCE qui a un mandat sur le conflit arméno-azéri au sujet du Haut Karabakh. Les principes de travail devraient être « vous décidez, nous entérinons » et l’on devrait s’évertuer à respecter le principe de l’intangibilité de l’unité territoriale d’un pays en conformité avec le droit international.
Suite à l’agression arménienne, aux nettoyages ethniques et aux actes de séparatisme, plus d’un million d’Azéris sont réfugiés. Les forces d’occupation arméniennes doivent quitter notre territoire et les réfugiés doivent pouvoir rentrer chez eux, alors la paix viendra. Le côté arménien se félicite régulièrement des actions du Groupe de Minsk, vraisemblablement car il n’y a aucun résultat, c’est pourquoi nous avons fait appel à l’ONU et au Conseil de l’Europe pour activer le processus. Contrairement à ce qui a été dit, nous n’envisageons pas d’intégrer l’organisation du traité de défense collective (ODKB) lancée par les Russes et il n’a jamais été question que l’Iran nous accorde des préférences économiques en échange d’un refus de notre part de participer à l’opération américaine qui se prépare contre lui. Je démens aussi la rumeur de scission au sein de notre gouvernement et de combat entre deux clans, celui du Nakhitchevan et celui des « Arméniens ». Toute la structure du pouvoir est unie autour de moi et la situation est monolithique. Nous coopérons beaucoup avec la Géorgie, surtout dans les domaines de l’énergie et des télécommunications, les problèmes survenus à la frontière ont un caractère technique de lutte contre la contrebande, ils nous unissent plus qu’ils nous opposent.
Contrairement à ce qui se passe en Géorgie et en l’Arménie, il n’y a pas de base militaire étrangère sur notre sol. Les Géorgiens veulent s’en débarrasser, contrairement aux Arméniens.
Cela fait dix ans que nous menons des négociations sans résultat, la patience du peuple azéri a ses limites. Le budget de notre défense a augmenté de 40 % en 2004. Il est deux fois plus important que celui de l’Arménie et nous allons continuer.