Il est clair pour nous que deux clans s’opposent en Abkhazie, les généraux et une partie de l’élite politique et économique. Aucune union n’est possible entre Khadjimba et Bagapch. L’idée de Bagapch, c’est l’Abkhazie et son indépendance, alors que Khadjimba est au service de la domination russe dans le Caucase. Son seul soutien est celui du FSB. Je pense que les forces pro-moscovites vont prendre le pouvoir et qu’une opposition va alors naître. Nous allons utiliser la situation à notre avantage. Il est impossible de trouver un deuxième Zourab Jvania, mais le sort de notre pays ne dépend pas d’un seul individu. Il dépend de la volonté du people géorgien qui ne veut pas répéter les erreurs du passé. Les leaders des régimes séparatistes doivent comprendre que quelle que soit la vigueur du soutien des forces réactionnaires de l’extérieur, ce territoire est géorgien et il le restera. Parler au nom d’un peuple composé de plusieurs nationalités n’a pas de sens, il faudrait s’intéresser à ce que les Arméniens, les juifs et les Géorgiens qui vivent encore dans la region pensent. C’est valable aussi pour la région du Sxinval, Nous n’avons pas besoin d’y maintenir des soldats. C’est à 20 heures de route de Tbilissi et nous avons déjà une brigade blindée à Gori. Dix minutes suffisent pour déclencher le feu de l’artillerie sur le Sxinval. Nous avons proposé une période transitoire de trois ans pour démilitariser la zone de conflit.
Nous travaillons à la régulation de ces conflits avec de nombreux experts européens. Il n’y aura pas de séparation de l’Ossétie, toutes ces autonomies sont des cadeaux que les bolcheviks nous ont laissés. Nous avons à offrir aux Ossètes des conditions de vie plus civilisées que ce qu’ils obtiendraient au sein de la Russie. Edouard Kokoïta est un leader pour les Russes, pas pour les Ossètes. Il fait ce que l’on décide pour lui dans des cabinets à Moscou. Les gens veulent vivre comme en République tchèque ou en Pologne et c’est ce que nous leur offrons. Nous ne cachons pas que nous voulons entrer dans l’Europe et nous leur proposons de nous accompagner. La Russie n’est pas un adversaire aussi fort qu’elle le pense, toutes les tentatives d’établir un régime autoritaire se terminent par un échec. Je ne comprends pas ce qui intéresse un vaste pays comme la Russie dans une région aussi minuscule.

Source
Kommersant (Russie)

« Мы все ошибки России используем для себя максимально », par George Khaindrava, Kommersant, 14 Février 2005.