L’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri a créé une vague de colère dans le monde arabe et le monde. Cet assassinat est vu comme un développement crucial qui va entraîner de grands changements au Liban et dans la région. Cela n’est pas dû à la seule personnalité d’Hariri, mais aussi à la situation politique de ce petit État.
Il est trop tôt pour dire qui est coupable, mais ce qui est certain, c’est que la Syrie n’est sans doute pas l’instigateur de cet haineux acte de terrorisme. Il va de soi que Damas n’a pas perdu un ami avec Hariri et que, depuis six ans, leurs relations n’avaient pas cessé de se dégrader. Depuis des mois la Syrie s’attaquait à lui politiquement et économiquement. Le moment le plus dur de la confrontation était advenu avec l’adoption de la résolution 1559. Pourtant, malgré cela, la Syrie ou des éléments des services de sécurité syrien n’auraient pas pensé à éliminer physiquement Hariri, surtout après que Paris et Washington ait exigé que Damas n’interfère pas dans les affaires libanaises sous peine d’une seconde résolution de l’ONU demandant l’usage de la force contre la Syrie.
La Syrie se sait surveillée par les faucons à Washington et il est impensable qu’elle ait choisi ce moment-là pour frapper. Même si la diplomatie syrienne a d’abord eu du mal à comprendre le monde de l’après 11 septembre, elle a depuis tout fait pour éviter la confrontation. Jamais Damas n’avait provoqué les États-Unis de façon aussi grossière au Liban. En outre, la Syrie n’aurait pas, à la fois, provoquée la France et l’Arabie saoudite alors qu’elle est en pleine crise économique.
Tout cela n’innocente pourtant pas la Syrie aux yeux de l’opinion publique internationale. Pour être innocenté, Damas doit mettre au point une stratégie. La Syrie doit demander une enquête internationale, appeler à un processus de réconciliation nationale au Liban et coopérer avec la communauté internationale pour négocier une sortie du Liban honorable.
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
« Syria unlikely to be the plotter behind Hariri’s killing », par Marwan Al Kabalan, Gulf News, 18 février 2005.
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