Nous nous dirigeons progressivement vers une nouvelle Guerre froide ; les États-Unis sont un partenaire délicat pour nous car ils n’envisagent rien en dehors de leurs propres intérêts. Ces intérêts se trouvent à présent dans le Caucase, en Asie centrale, c’est-à-dire la région qui était encore il y a peu dans notre sphère d’influence. La Russie avait à peine réchauffé ses relations avec la Turquie que Washington commençait à se faire du souci. Le terrorisme ne peut être combattu que conjointement, mais une question affleure, pourquoi de nombreux terroristes, Zakaïev par exemple, vivent confortablement à l’étranger ? Si Washington y avait mis du sien, il y a longtemps que nous aurions capturé Bassaïev.
Maintenant Washington peut commencer une nouvelle étape dans le durcissement des relations avec Moscou, par exemple gêner notre rapprochement avec la Turquie et l’Iran, ne pas nous laisser revenir en Irak et nous excommunier tout bonnement du monde arabe. Ils peuvent éloigner encore plus de nous les pays de la CEI : l’Ukraine et la Géorgie ne sont que les premières hirondelles. Si nous leur laissons ce terrain, alors il ne restera rien de la Russie, elle se disloquera comme l’URSS.
Je pense que le sommet de Bratislava sera l’occasion pour Bush de nous faire beaucoup de courbettes, mais ce ne sont que les apparences car il va ensuite s’empresser de soulever des questions désagréables, sur Youkos, sur les gouverneurs, sur l’Iran. Vladimir Poutine ne restera pas muet. Il a exprimé sa position sur l’Irak et sur l’Iran de façon civilisée. Il tiendra la bride haute à Bush.
« Все идет к новой « холодной войне » », par Vladimir Krioutchkov, Komsomolskaïa Pravda, 22 Février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.
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