A chaque fois que se tient une rencontre au sommet entre les États-Unis et la Russie, on peut observer la mise en action de différentes personnalités, centres et lobbies qui utilisent leurs moyens de communication pour servir les intérêts politiques de leurs clients et pouvoir toucher des honoraires conséquents. Lors des précédents sommets, sont apparues des pages entières de déclarations anti-Poutine payés par Bérézovski. Quelques think-tanks, qui pour certains ont reçu des bourses de Youkos, s’évertuent à dresser dans les médias occidentaux et auprès du Congrès états-unien le portrait d’une Russie encore autoritaire mais sur la voie du totalitarisme.
La semaine dernière, le comité national aux Affaires étrangères a intitulé une de ses séances « le recul de la démocratie en Russie ». Les lobbyistes font désormais en sorte que les points de vue divergents ne puissent être exprimés. Ils pratiquent une vraie politique de type soviétique. Les lobbyistes, par l’intermédiaire de Tom Lantos et John McCain, épaulés de Gary Kasparov ont même essayé de faire exclure la Russie du G8. Ils ne réussiront pas tant que Bush est à la Maison-Blanche. Il a parfaitement compris que la Russie de Poutine est devenue l’un des pays les plus importants pour les intérêts stratégiques américains et le seul susceptible de diminuer leur dépendance vis-à-vis des régimes instables du Proche-Orient. Il ne cèdera pas à la pression sans précédent des lobbies anti-russes.
Les services américains détiennent la preuve que l’Iran et la Syrie sont impliqués dans le terrorisme en Irak. Les stratèges du Kremlin devraient se demander si le fait d’avoir des relations cordiales avec ces pays sert vraiment les intérêts de la Russie. Le nouveau mandat de Bush et Poutine leur donne le droit de rapprocher nos deux pays, contre la volonté d’une partie de l’establishment victime du complexe de la Guerre froide ou reflétant les conceptions de groupes qui rejettent ce rapprochement. Nous espérons que ce sommet sera l’occasion d’infléchir réellement le cours de notre partenariat politico-militaire stratégique.

Source
Izvestia (Fédération de Russie)
Quotidien, diffusé à 430 000 exemplaires, fondé en 1917 comme la Pravda.

« ЧЕРНЫЙ ПИАР В КОНГРЕССЕ США », par Edouard Lozansky, Izvestia, 21 Février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.