« Les manifestations en Moldavie sont possibles, mais pas obligatoires »

La loi nous oblige à annoncer un meeting deux semaines à l’avance, nous avons réservé la place centrale de Chisinau un peu plus tôt pour avoir une influence psychologique sur le pouvoir. Le Parti communiste qui gouverne usurpe tous les moyens à sa disposition pour falsifier les élections. Cela favorise les manifestations, elles sont possibles, mais pas obligatoires.
Les sondages qui donnent actuellement 47 % d’intentions de vote pour les communistes et un peu plus de 9 % pour mon parti le PNDK, sont commandés et font partie de la manipulation de masse de l’opinion publique qui vise à faire barrage aux forces démocratiques. Notre président Voronine voyage actuellement aux frais de l’État pour sa campagne électorale et parle de « voyages de travail », alors que les interventions des activistes du PNDK sont filmées par la police et que la commission électorale ignore nos protestations.
Notre parti a 17 ans, le premier meeting a eu lieu le 31 octobre 1988, jour de mon anniversaire, nous étions 25. Mes voyages en Ukraine n’avaient pas pour but d’assimiler leurs expériences révolutionnaires, je suis allé en Géorgie pour étudier les réformes administratives et douanières, en Ukraine, nous soutenions les démocrates. La couleur orange est devenue dans notre région le symbole du changement démocratique et révolutionnaire et de notre orientation vers l’Europe. C’est la meilleure couleur pour représenter notre parti.
La Russie est notre occupant historique, mes supporters ont brûlé des drapeaux russes devant l’ambassade à Chisinau, pour attirer l’attention de la société internationale sur l’introduction par la Russie de l’idée de fédéralisation. Le régime de Tiraspol est illégitime, mis en place par les forces armées d’occupation russe, nous ne dialoguerons pas avec des marionnettes du Kremlin, Igor Smirnov et sa bande. Tous les pays qui entrent dans la communauté européenne commencent par adhérer à l’OTAN, c’est donc logiquement ce que nous ferons. L’union avec la Roumanie ne signifie pas une perte d’indépendance et de souveraineté pour le gouvernement moldave, dans le cadre de l’Union européenne, il n’y a plus de lignes de séparation.